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Une enquête innovante pour cartographier la santé et l’exposition environnementale des Français
Le lancement de l’enquête appelée Albane marque une étape significative dans l’évaluation de la santé publique en France. Coordonnée par Santé publique France (SpF) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement (Anses), cette démarche vise à établir une photographie précise de la population française en matière d’état de santé, de modes de vie et de niveaux d’exposition à divers polluants environnementaux.
Une méthodologie riche et variée
Menée tous les deux ans, cette étude s’appuie sur un échantillonnage représentatif de 3 150 Français, allant de 0 à 79 ans, sélectionnés aléatoirement sur plus d’une centaine de zones réparties sur tout le territoire national. Elle comprend une série de tests et questionnaires :
- Un questionnaire sur le logement, la famille, la profession et le mode de vie
- Un auto-questionnaire numérique concernant la santé, les habitudes alimentaires et l’activité physique
- Une enquête alimentaire et une évaluation de l’activité physique sur 7 jours
- Des examens médicaux incluant prélèvements sanguins, urinaires et capillaires pour les participants âgés de plus de 3 ans
Les prélèvements permettront notamment de rechercher la présence de métaux lourds comme le cadmium, le mercure, le plomb, ainsi que des polluants organiques persistants (PCB, dioxydes) et des substances chimiques telles que les pesticides, les bisphénols et les phtalates. Cette approche vise à établir des valeurs de référence en matière d’exposition et de contamination.
Objectifs et enjeux
Les données collectées doivent alimenter un système d’analyse couplant l’information environnementale à la santé, notamment en croisant les résultats avec celles du Système National des Données de Santé (SNDS). L’objectif est d’identifier les liens entre expositions à certains polluants, habitudes de vie et développement de maladies chroniques ou autres troubles.
Selon Loïc Rambaud, chef de projet, il s’agit aussi d’assurer que « rien n’a été oublié » dans la recherche de pesticides ou autres contaminants, y compris dans des zones sensibles comme les régions viticoles. Les résultats, attendus pour début 2028, permettront de mieux définir des seuils toxiques et d’orienter la politique de santé publique.
Impacts et perspectives
Cette vaste enquête constitue une étape cruciale pour le futur des politiques nationales de prévention. Elle joue un rôle clé dans la mise en place de stratégies telles que le Programme national nutrition et santé, le Plan national de l’alimentation ou la Stratégie nationale de biosurveillance. Enrichie par des collaborations européennes, elle contribuera à une meilleure compréhension des risques chimiques pour la santé humaine.
Sur le plan international, Albane renforcera la capacité française à partager ses données avec l’Union Européenne, notamment dans le cadre du Partenariat européen pour l’évaluation des risques liés aux substances chimiques. Le projet a également pour ambition d’être adaptable, permettant l’ajout de questions ou de tests supplémentaires si de nouveaux enjeux émergent.