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France : dissolution de groupes extrémistes, débat sur la liberté d’expression

by charles
La Jeune Garde, mouvement antifasciste, et Lyon populaire, groupe d’ultradroite, ont été dissous
France

Les autorités françaises dissolvent deux mouvements à tendance extrémiste, suscitant un vif débat

Le gouvernement français a acté, ce jeudi 12 juin, la dissolution de deux groupes aux profils opposés mais jugés problématiques par le ministère de l’Intérieur. La Jeune Garde, mouvement antifasciste fondé en 2018 à Lyon par le député LFI Raphaël Arnault, ainsi que Lyon Populaire, groupuscule d’extrême droite, ont été officiellement dissous lors du Conseil des ministres, selon l’annonce du ministre Bruno Retailleau.

Ministre de l'Intérieur annonçant la dissolution
Bruno Retailleau lors de l’annonce officielle de la dissolution

Le ministre a justifié cette décision en évoquant des actes de provocation à la violence et des comportements “provocants” de la part de ces groupes. “Ne rien laisser passer”, a-t-il déclaré sur X, la plateforme précédemment connue sous le nom de Twitter. Il a également précisé que, contrairement à ses annonces initiales, le décret de dissolution du collectif pro-palestinien Urgence Palestine n’a pas été présenté à cette occasion.

Une décision contestée et fortement controversée

La dissolution de La Jeune Garde, collectif antifasciste revendiqué, a été vivement critiquée par ses membres et une partie de la gauche politique. Son fondateur, Raphaël Arnault, a annoncé qu’il allait faire appel devant le Conseil d’État, dénonçant une atteinte à la liberté d’association. Selon lui, le groupe se limite aux actions de tractage, de nettoyage de symbols fascistes ou d’information sur l’extrême droite, sans recours à la violence.

« Si Bruno Retailleau espère faire taire l’antifascisme avec la dissolution de La Jeune Garde, il est mal tombé », a réagi Arnault dans une déclaration à Mediapart.

Des responsables politiques à gauche, tels que Jean-Luc Mélenchon ou des représentants écologistes, ont condamné une “politique de harcèlement” visant des groupes légitimes d’opposition. Certains dénoncent une mise au pas des mouvements antifascistes, alors que l’extrême droite poursuit ses actions dans plusieurs villes sans être inquiété par le gouvernement.

Réactions et implications

Les opposants à la mesure évoquent une dérive liberticide. Abdelkader Lahmar, député LFI du Rhône, a publié sur Twitter : “Tu dissous la principale organisation antifasciste du pays, pendant que les groupes fascistes se renforcent et occupent l’espace public sans être inquiétés.”

De leur côté, certains élus de droite ou écologistes soutiennent la décision, soulignant la nécessité de lutter contre l’extrémisme en tout genre. La polémique continue d’agiter le paysage politique français, avec des questions sur la liberté d’expression et la sécurité publique.

La dissolution de Lyon Populaire, groupe d’ultradroite lié à une série d’incidents violents en 2023-2024, témoigne d’une volonté d’action ferme du gouvernement, à quelques mois d’élections municipales. Reste à voir si cette volonté de sévir répond à une réelle nécessaire de sécurité ou si elle risque de polariser davantage le débat public.

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