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Début des examens du bac en Cisjordanie malgré les conflits et les incursions

by Sara
Début des examens du bac en Cisjordanie malgré les conflits et les incursions
Palestine

Malgré un contexte marqué par des violences continues et des incursions israéliennes en Cisjordanie, les examens du baccalauréat ont débuté cette année, rassemblant environ 52 000 élèves. Parmi eux, Mohammed Hassan, Waseem Fawaz et Sakhr Younes viennent de terminer leur première épreuve, celle de l’éducation islamique, qu’ils ont jugée relativement accessible malgré les difficultés.

Ces étudiants partagent un sentiment commun de distraction liée à plusieurs facteurs. Depuis près de vingt mois, ils vivent sous l’ombre d’une guerre d’extermination à Gaza, ce qui affecte significativement leur concentration. Entre les suivis médiatiques incessants et les inquiétudes pour leurs compatriotes, ils espèrent que les élèves de Gaza pourront, un jour, aussi passer leurs examens.

En outre, la persistance des alertes sonores nocturnes causées par les frappes iraniennes contre des villes israéliennes, ainsi que la chute de débris de missiles israéliens interceptés, a gravement perturbé leur sommeil. Ne pouvant se reposer, ils restent éveillés pour suivre ces événements dramatiques, ajoutant au stress général.

Incursions militaires et tension en Cisjordanie

Les élèves doivent également faire face aux nombreuses incursions israéliennes dans les villes, villages et camps de réfugiés de Cisjordanie. Depuis le 21 janvier, plusieurs zones comme les camps de réfugiés de Jénine et Tulkarem ont été envahies avec pour conséquence le déplacement de leurs habitants, la fermeture d’entrées et l’installation de centaines de barrages et portails.

Les trois étudiants évoqués résident à Doura, une localité au sud de la Cisjordanie, qui, avec plusieurs villages voisins, a connu une nuit particulièrement éprouvante avec une opération militaire israélienne incluant des raids domiciliaires, l’arrestation de 16 habitants et la saisie de biens personnels.

À proximité des élèves, l’enseignant Musab Amro, vice-directeur du lycée Yasser Arafat, reste présent pour encadrer les étudiants avant leurs épreuves et témoigne des effets psychologiques de la guerre sur eux. Il observe notamment des signes évidents de dispersion mentale, que ce soit en classe ou lors des révisions à domicile.

Selon lui, le décrochage de concentration découle directement des incursions répétées. L’incertitude quant à la tenue de l’examen dans les délais prévus a engendré une anxiété notable, d’autant plus que le conflit iranien israélien récent a dominé les pensées des élèves dans la semaine précédant les épreuves.

Malgré les inquiétudes pour les étudiants du nord de la Cisjordanie et de Gaza, les candidats ont fait de leur mieux pour surmonter ces distractions et offrir une performance satisfaisante.

Un nombre important d’examinateurs dans un contexte difficile

Selon les données du ministère palestinien de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, environ 52 000 élèves passent cette année le baccalauréat en Cisjordanie, dont 3 500 à Jérusalem-Est occupée. Ces derniers n’ont pas pu se présenter à la première épreuve en raison de mesures d’état d’urgence dictées par l’occupation, lesquelles interdisent les rassemblements. Ils devraient néanmoins rejoindre leurs camarades pour la session suivante prévue dans deux jours.

Par ailleurs, près de 2 000 étudiants en diaspora, répartis dans 37 pays, passent aussi l’examen simultanément avec ceux de Cisjordanie. En revanche, environ 40 000 élèves de Gaza sont privés de cet examen pour la deuxième année consécutive, en raison de la guerre d’extermination qui sévit depuis octobre 2023. Sur deux ans, ce sont près de 80 000 jeunes qui se trouvent ainsi empêchés d’accéder à cet examen capital.

Le porte-parole du ministère palestinien de l’Éducation, Sadiq Al-Khudour, a expliqué que sur les 78 000 étudiants attendus ces deux dernières années, environ 4 000 ont perdu la vie et 4 000 autres ont quitté Gaza, réduisant à 70 000 le nombre d’étudiants actifs. Il a aussi souligné l’engagement total du ministère à organiser les examens à Gaza dès que les conditions sécuritaires le permettront, précisant que la sécurité reste le critère fondamental.

Amjad Barham, ministre de l’Éducation, a annoncé que les examens se déroulent simultanément en Palestine et dans 37 autres pays, notamment en Égypte, avec près de 2 000 candidats à l’étranger débutant à 9 heures heure locale palestinienne.

Bilan des atteintes au secteur éducatif

Les violences ont durement affecté le secteur éducatif palestinien. Entre le 7 octobre 2023 et le 17 juin 2025, 241 écoles ont subi des dégâts importants, dont :

  • 111 écoles publiques,
  • 89 écoles de l’UNRWA dans la bande de Gaza,
  • 152 établissements en Cisjordanie visés par des actes de vandalisme.

En ce qui concerne les victimes parmi les élèves, les chiffres révèlent :

  • 15 179 tués et 23 105 blessés dans la bande de Gaza,
  • 102 tués, 981 blessés et 358 arrestations parmi les élèves de Cisjordanie, dont 67 sont toujours détenus.
source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/6/21/%d9%81%d9%84%d8%b3%d8%b7%d9%8a%d9%86-%d8%aa%d9%88%d8%ac%d9%8a%d9%87%d9%8a-%d8%a7%d9%85%d8%aa%d8%ad%d8%a7%d9%86-%d8%a7%d9%84%d9%82%d8%af%d8%b3-%d8%ba%d8%b2%d8%a9

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