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« Vous attendez quoi ? Qu’on crève ? » C’est par cette phrase qu’Anaïs Doal, une maman suivie par près de 30 000 abonnés sur Instagram, commence son message, publié le 22 juin, à l’attention d’Emmanuel Macron et du ministre de la Santé, Yannick Neuder. Dans une longue publication, aimée plus de 175 000 fois et partagée plusieurs milliers de fois, cette mère de deux enfants retrace le parcours de soins chaotique de sa fille, victime d’une violente réaction allergique le soir de la Fête de la musique.
Une soirée qui bascule
C’est à 18h10 que la soirée bascule. Constatant que sa fille fait un choc anaphylactique, Anaïs administre elle-même une dose d’épinéphrine à sa fille via un auto-injecteur, avant de se rendre en catastrophe à l’hôpital d’Aix-en-Provence. Sur place, elle raconte avoir trouvé le lieu désert et le parking fermé, avant d’arriver aux urgences pédiatriques où elle est accueillie par trois personnes, qui prennent les constantes de sa fille.
« C’est le vide »
Alors qu’elle explique que sa fille doit être placée en observation durant six heures, selon le protocole, Anaïs apprend que les urgences pédiatriques sont fermées, ainsi que l’hôpital. Comme sa fille n’est plus en détresse vitale, les soignants ne peuvent pas la garder en observation. Une solution est alors proposée : se rendre à Marseille, à l’Hôpital Nord. « C’est à deux ou trois heures, à cause des bouchons », écrit la mère de famille sur Instagram. Après avoir appelé le 115, elle se rend finalement dans une permanence médicale où sa fille est prise en charge par un interne à presque 22 heures. Quand elle lui demande pourquoi tout est fermé, il lui répond : « C’est politique madame. »
La colère d’Anaïs Doal
Cette situation déclenche la colère d’Anaïs Doal, qui a partagé son histoire sur les réseaux sociaux. « Vous parlez de grandeur, de sécurité, de santé. Vous multipliez les plans, les lois, les grandes annonces. Mais dans les couloirs des urgences, c’est le vide », dénonce-t-elle, accusant Emmanuel Macron et Yannick Neuder d’être « responsables ».
Réponses de l’hôpital
De son côté, l’hôpital d’Aix-en-Provence se défend d’avoir mis en danger la santé de la petite fille. « L’enfant a été accueillie. La porte a été ouverte sans même que la mère ait besoin d’utiliser l’interphone. Une infirmière d’orientation et un interne l’ont vue. Ils ont respecté la procédure et il a été estimé que la fillette pouvait être placée en observation à l’Hôpital Nord de Marseille », explique Yves Rimet, pédiatre de l’hôpital. Le directeur de l’établissement, Francis Saint-Hubert, ajoute que le service n’était pas « fermé », mais en « accueil restreint », garantissant les urgences vitales, en raison de problèmes de planning liés à des arrêts de travail.
Une situation récurrente
Ces difficultés semblent ne pas être nouvelles : en mai dernier, le service pédiatrique avait déjà été contraint à la fermeture une nuit de samedi à dimanche, en raison de tensions sur les ressources médicales.
Mobilisation et pétition
Depuis cet incident, Anaïs Doal a indiqué sur les réseaux sociaux avoir reçu des excuses de la part de l’hôpital d’Aix-en-Provence et a également été contactée par le président de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale. L’influenceuse espère mobiliser autour de la fermeture des hôpitaux à travers son histoire et a lancé une pétition en ligne, qui a totalisé plus de 5 000 signatures mardi.
Contexte préoccupant
Selon le baromètre de l’accès aux soins publié en mars par la Fédération hospitalière de France, 89 % des Français se disent en colère face au manque de moyens alloués et aux conditions de travail du personnel soignant, et 84 % s’indignent face à la persistance des inégalités d’accès aux soins. En 2024, deux services d’urgence sur trois avaient fermé au moins une fois durant les mois de juillet et d’août, selon une enquête du syndicat Samu-Urgences de France.
