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Mayotte : les députés votent pour détruire les bidonvilles

by Sara
Mayotte : les députés votent pour détruire les bidonvilles
France

Les députés ont voté le 25 juin une mesure controversée visant à faciliter les expulsions et la destruction des bidonvilles à Mayotte, dans le cadre de l’examen du projet de loi du gouvernement pour « refonder » ce département.

Une mesure renforcée pour la démolition

Cette nouvelle disposition permet à l’État d’ordonner la démolition d’un habitat informel dans un délai de 24 heures si sa construction a été constatée depuis moins de sept jours, un délai réduit par rapport aux quatre jours précédemment en vigueur. De plus, elle supprime l’obligation de proposer un relogement ou un hébergement d’urgence aux personnes délogées, une mesure critiquée par l’opposition de gauche.

Des arguments en faveur et contre

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a défendu cette mesure en soulignant que « l’extension des bidonvilles constitue l’un des fléaux dont souffre Mayotte ». Il a ajouté que « reconstruire, construire, refonder Mayotte impose une réponse forte contre le développement de l’habitat illégal ».

Pour le député du Rassemblement National, Yoann Gillet, les bidonvilles sont « sources d’insécurité et de maladie », affirmant qu’il n’est pas « admissible de laisser vivre en France des gens dans de telles conditions ». Cependant, cette mesure suscite des réactions vives, notamment de la part des députés de gauche et de certains membres du bloc central.

Des risques pour les habitants

Jean-Paul Lecoq, député communiste, a exprimé ses inquiétudes en déclarant que les habitants des bidonvilles détruits « seront dehors, sous les pluies tropicales ». Dominique Voynet, députée écologiste et ancienne ministre, a également critiqué cette mesure en demandant « pour aller où ? Et pour faire quoi ? Purée, soyez un peu humain ».

La députée Béatrice Piron (Horizons) a ajouté qu’elle ne pouvait pas accepter de « mettre encore des enfants supplémentaires à la rue à Mayotte », un problème que Nicole Dubré-Chirat (Renaissance) a qualifié d’aggravé.

Des mesures connexes concernant l’immigration

En parallèle, les députés ont rétabli une mesure interdisant aux personnes en situation irrégulière à Mayotte de transférer des fonds via des services tels que Western Union. Philippe Vigier (MoDem), rapporteur général du texte, a déclaré que cette mesure vise à « lutter contre l’argent illicite qui alimente les filières » de passeurs et « les marchands de sommeil ».

Cependant, Léa Balage El Mariky, députée écologiste, a souligné que cela empêcherait les personnes immigrées de transférer des fonds « à leurs familles restées au pays ». L’examen du texte doit reprendre vendredi.

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