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Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a annoncé l’inscription du Council on American-Islamic Relations (CAIR) et des Frères musulmans sur la liste des « organisations terroristes étrangères » au niveau de l’État, une décision qui a suscité une vive controverse aux États-Unis car elle ne repose pas sur une classification fédérale.
La décision a été publiée par décret exécutif et présentée publiquement via la plateforme X (anciennement Twitter). Cette mesure fait de la Floride la deuxième État, après le Texas, à adopter un classement similaire cette année.
Annonce publique et communiqué
DeSantis a diffusé le texte du décret sur son compte X, affirmant que la désignation est effective immédiatement et demandant aux agences de l’État de prendre toutes les mesures légales pour empêcher des activités illégales liées à ces organisations.
Le message initial publié sur X inclut la phrase : « Florida is designating the Muslim Brotherhood and the Council on American-Islamic Relations (CAIR) as foreign terrorist organizations. » Le tweet complet est accessible ici : https://twitter.com/GovRonDeSantis/status/1998156452377293228?ref_src=twsrc%5Etfw.
Le gouverneur a également rappelé que le gouvernement fédéral a déjà classé le Hamas comme organisation terroriste étrangère, et il a cité des condamnations antérieures de personnes liées au CAIR pour soutien matériel à des organisations terroristes.
Bases juridiques avancées par l’exécutif
Le décret invoque des dispositions du droit de la Floride relatives à la définition des organisations terroristes pour justifier l’inscription du CAIR et des Frères musulmans.
Parmi les éléments mentionnés figurent des informations sur la création et les réseaux internationaux des Frères musulmans, des allégations de soutien matériel à des groupes comme le Hamas au Moyen-Orient, ainsi que des références à une décision judiciaire fédérale antérieure concernant des liens allégués entre le CAIR et certaines organisations extrémistes.
Il est important de noter que ni le CAIR ni les Frères musulmans n’ont été désignés comme organisations terroristes par le gouvernement fédéral des États-Unis.
Conséquences pratiques du décret
L’exécutif de Floride impose plusieurs interdictions et restrictions visant les organisations et les personnes suspectées de leur apporter un soutien matériel :
- Interdiction de conclure des marchés publics avec l’État de Floride.
- Interdiction d’occuper des postes job financés par l’État ou d’obtenir des financements d’institutions étatiques.
- Application possible d’autres mesures administratives prévues par la loi de l’État pour prévenir des activités considérées comme illégales.
Ces mesures frappent non seulement les organisations visées, mais aussi toute entité ou individu soupçonné de leur fournir un soutien matériel.
Réactions et recours judiciaires
Le bureau du CAIR en Floride et son bureau national ont annoncé qu’ils allaient contester la décision devant les tribunaux, estimant que le décret est inconstitutionnel et constitue, selon eux, une « diffamation délibérée » d’une organisation de défense des droits civiques active depuis trois décennies.
Le CAIR avait déjà intenté le mois précédent une action en justice contre le gouverneur du Texas, Greg Abbott, pour des motifs similaires, arguant que des classifications étatiques unilatérales étaient incompatibles avec le droit fédéral qui ne reconnaît pas le CAIR ou les Frères musulmans comme organisations terroristes.
Le CAIR accuse par ailleurs certains gouverneurs d’« alimenter une hystérie anti-musulmane » dans le but de discréditer les musulmans américains qui critiquent la politique du gouvernement israélien.
Contexte et historique
Le CAIR, fondé en 1994, est l’une des principales organisations de défense des droits civiques des musulmans aux États-Unis. Il compte plus de 25 antennes nationales et intervient régulièrement sur des questions de libertés civiles et de lutte contre la discrimination.
La démarche de la Floride intervient dans un contexte politique tendu : certains États cherchent à adopter des mesures locales contre des organisations qu’ils considèrent comme liées à l’extrémisme, malgré l’absence d’une désignation fédérale.
Visuel

Le CAIR est souvent présenté comme l’un des principaux défenseurs des droits civiques des musulmans aux États-Unis.
Références et ressources
Pour mieux comprendre les éléments cités dans le décret et le contexte régional et national, on peut consulter les pages d’arrière-plan suivantes :
- Floride – Al Jazeera
- CAIR – Al Jazeera
- Frères musulmans – Al Jazeera
- Plateforme X (Twitter) – Al Jazeera