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Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a mené une attaque contre l’Iran, qui a immédiatement réagi. Des installations énergétiques de la République islamique ont été ciblées, et des dignitaires du régime ont été tués par les forces israéliennes. Ce conflit prolongé a mis un terme aux négociations entre les États-Unis et l’Iran concernant le programme nucléaire iranien.
Un contexte de tension accrue
David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique, souligne que bien que cette offensive ait des conséquences dramatiques sur des vies humaines, elle pourrait également contribuer à une hausse des prix mondiaux du pétrole en cas d’extension du conflit. La crise économique, exacerbée par une corruption endémique, renforce la gravité de la situation actuelle en Iran.
Pourquoi maintenant ?
David Rigoulet-Roze explique qu’Israël a jugé que les négociations nucléaires, débutées en avril, n’aboutiraient pas. Après cinq rencontres, Téhéran a réaffirmé son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium. Une impasse s’est installée, notamment après un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui a révélé que l’Iran ne respectait pas ses obligations nucléaires.
Une opportunité pour Israël
Selon Rigoulet-Roze, Israël a probablement estimé disposer d’une fenêtre d’opportunité, l’Iran étant affaibli par l’écrasement du Hamas à Gaza et la perte d’influence du Hezbollah au Liban. L’Iran avait structuré un axe de résistance réunissant plusieurs groupes chiites, mais cet axe est aujourd’hui en désintégration.
Réaction de la population iranienne
La question de savoir si ces frappes affaibliront ou renforceront le régime islamique demeure. La majorité des Iraniens désapprouvent le régime actuel, qu’ils jugent responsable de leur détresse économique et de la répression politique. Les frappes israéliennes, visant des sites militaires et le haut commandement des Gardiens de la révolution, pourraient susciter des sentiments contradictoires parmi la population.
Le changement de régime, un pari risqué ?
Rigoulet-Roze souligne que l’opération israélienne pourrait viser un changement de régime, avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou appelant publiquement le peuple iranien à se rebeller. Cependant, les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, semblent réticents à s’engager dans une telle démarche, ayant déjà subi des échecs dans des interventions au Moyen-Orient.
Impact sur le marché pétrolier
Concernant les conséquences économiques, une hypersensibilité des prix du pétrole est déjà perceptible. Des attaques prolongées sur les infrastructures pétrolières iraniennes pourraient faire grimper les prix du brut. De plus, une éventuelle décision de l’Iran de bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transite un cinquième du pétrole mondial, pourrait engendrer des hausses significatives.
Risques d’extension du conflit
Les pays arabes voisins craignent de se retrouver pris entre deux feux en raison de leur proximité avec l’Iran et de la présence militaire américaine sur leur territoire. Bien qu’ils aient condamné l’attaque israélienne, ils sont en attente d’une réaction, surtout si le régime iranien décide d’attaquer des infrastructures pétrolières en Arabie saoudite.
En somme, l’attaque israélienne sur l’Iran déclenche une série de répercussions géopolitiques et économiques qui méritent une attention soutenue.