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Abdoulaye Diallo, jeune migrant guinéen, partage son incroyable parcours migratoire en Espagne, marqué par de nombreux obstacles sur son chemin vers une nouvelle vie. Arrivé à Gran Canaria après avoir traversé quatre pays et franchi le désert à pied, il incarne aujourd’hui un exemple réussi d’intégration en La Mancha, grâce à la solidarité et à l’accompagnement associatif.
Un trajet semé d’embûches vers l’Espagne
« Ce ne fut pas facile », affirme d’emblée Abdoulaye Diallo. Parti de Guinée à seulement 14 ans, il a traversé plusieurs pays durant son périple. Après un trajet en voiture vers le Mali, puis l’Algérie, il a atteint le Maroc en marchant à travers le désert. Il y a travaillé plusieurs mois dans le secteur de la construction avant de se rendre au Sahara Occidental, d’où il a embarqué sur une patera à destination des îles Canaries.
Arrivé à Gran Canaria trois mois avant ses 18 ans, il attendait un examen médical pour déterminer officiellement son âge. Sans aucune aide, malgré la possession de son acte de naissance, il a pris la décision de partir directement pour Madrid. Un ami lié à l’association Somos Acogida lui a alors donné le contact d’Emilia Lozano, bénévole qui l’a accueilli et aidé à passer la nuit dans un hôtel avant de le diriger vers la Casa de la Solidaridad à La Puebla de Almoradiel, où il s’est installé en mars 2023.
L’accompagnement vers une intégration réussie
Sans papiers ni passeport, Abdoulaye a reçu le soutien d’Emilia et de l’association pour démarrer ses démarches administratives, particulièrement longues et complexes. Il a dû patienter plus d’un an avant d’obtenir ses documents et sa résidence. Durant cette période, il a suivi plusieurs formations, étudié pour obtenir la fin de ses études secondaires (ESO) et perfectionné son espagnol.
À 21 ans, il possède désormais un contrat à durée indéterminée dans une usine de Quintanar de la Orden et a pu louer son propre logement. Il témoigne : « Pendant mon séjour à la Casa de la Solidaridad, j’ai beaucoup appris : j’ai suivi trois formations, obtenu un diplôme en soudure et passé la ESO. J’ai aussi appris à préparer des plats typiques comme la paella ou la tortilla de patatas, et maintenant je souhaite passer mon permis de conduire. »
Un lien retrouvé avec la famille et un avenir prometteur
Diallo, comme il est surnommé, est profondément attaché à sa famille restée en Guinée : sa mère et ses six frères et sœurs. Après neuf ans de séparation, il a pu les revoir durant les vacances de Pâques et leur envoie chaque mois de l’argent pour les soutenir.
« Grâce à l’association, tout s’est bien déroulé. Je ne sais comment remercier Emilia, tout a changé dans ma vie et aujourd’hui je peux aider ma famille », conclut-il, rempli de gratitude envers Somos Acogida et sa fondatrice.