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La Chine cherche à renforcer ses relations avec l’Union européenne, prenant avantage du mépris affiché par le président américain Donald Trump envers le continent européen. Cette dynamique pourrait offrir à Pékin une opportunité historique pour établir des liens plus étroits avec le bloc communautaire.
Un changement dans la diplomatie chinoise
Pékin s’éloigne des États-Unis en reconnaissant l’Union européenne comme un « pôle important dans un monde multipolaire ». L’objectif est d’abattre les barrières d’entrée sur le marché chinois, dans un contexte où la position de Trump affaiblit les relations transatlantiques.
Trump et ses conseillers, dont JD Vance, ont ouvertement manifesté leur désaffection pour l’Europe, remettant en question les valeurs politiques qui unissent les deux continents. Dans un discours prononcé à la Conférence de sécurité de Munich, Vance a exprimé sa préoccupation non pas pour la Russie ou la Chine, mais pour un recul des valeurs fondamentales en Europe.
Les tensions américaines profitent à la Chine
Le mépris de l’administration Trump pour ses alliés européens n’échappe pas à Pékin. Le Parti communiste chinois voit une chance d’exploiter ces tensions pour renforcer sa présence sur le continent. Katja Bego, chercheuse du Chatham House, souligne que cette situation offre une opportunité pour rétablir des relations plus positives avec l’Europe, particulièrement depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
La démarche proactive de la Chine se manifeste également par sa volonté d’être un acteur constructif dans le conflit ukrainien, plaidant pour que les Européens soient inclus dans les négociations de paix, contrairement à la position américaine qui les exclut.
Une série de visites officielles
Des dirigeants européens, dont le président du Sénat italien Ignazio La Russa et le ministre portugais des Affaires étrangères Paulo Rangel, se rendent en Chine pour renforcer les liens bilatéraux. Ces visites soulignent l’intérêt croissant des pays européens à établir des relations économiques plus solides avec la Chine, dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a réaffirmé que l’Europe est considérée comme un partenaire clé dans un monde multipolaire et a exprimé la volonté de la Chine de soutenir l’autonomie stratégique de l’UE.
Un marché crucial pour la Chine
Pour la Chine, l’Europe reste un marché essentiel, surtout avec des accès de plus en plus restreints aux États-Unis et des menaces de droits de douane accrus. Dans un climat économique fragile, maintenir l’accès aux marchés européens devient vital pour Pékin. Les leaders européens pourraient trouver plus attrayant d’accepter les offres de la Chine face à des tensions tarifaires avec les États-Unis.
Des réunions se préparent avec d’autres représentants européens, tels que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et le commissaire européen au Commerce Maroš Šefčovič, dans le but d’augmenter l’accès au marché chinois et de réduire les barrières commerciales.
Des positions variées au sein de l’UE
L’Union européenne ne présente cependant pas un front uni en matière de politique étrangère. Certains pays, comme l’Allemagne, dépendent davantage de l’économie chinoise, ce qui complique la constitution d’une position commune sur des questions telles que les droits de douane sur les véhicules électriques.
Des pays comme l’Espagne et la Hongrie cherchent activement à renforcer leurs liens avec la Chine, illustrant une tendance où le gouvernement hongrois, sous Viktor Orbán, invite la Chine à investir dans divers secteurs.
Les véritables objectifs de la Chine
Selon le sinologue Rogier Creemers, la volonté de la Chine d’établir des alliances profondes à l’étranger reste limitée. La stratégie de Pékin vise principalement à garantir un environnement international favorable à ses objectifs intérieurs, centrés sur le développement économique.