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Les zones de sécurité autour des cliniques d’avortement au Royaume-Uni font l’objet d’un examen approfondi, suite aux préoccupations exprimées par le département d’État américain concernant le cas d’un manifestant. Cet article examine les lois en vigueur et les réactions des autorités américaines au cours des derniers mois.
Qu’est-ce qu’une zone de sécurité ?
Il existe deux versions de ces zones. La législation nationale est entrée en vigueur en Angleterre et au pays de Galles à la fin d’octobre 2024, bien que certaines zones aient déjà été mises en place par des conseils locaux devant certaines cliniques.
La législation nationale
Surnommées « zones d’accès sécurisé », ces zones s’étendent sur 150 mètres autour d’une clinique ou d’un hôpital proposant des services d’avortement. Selon la loi sur l’ordre public de 2023, il est interdit à quiconque d’agir intentionnellement ou imprudemment pour influencer la décision d’autrui concernant l’utilisation de services d’avortement, de les obstruer ou de causer du harcèlement, de l’alarme ou de l’angoisse à toute personne utilisant ou travaillant dans les locaux. Quiconque reconnu coupable d’une telle infraction encourt une amende illimitée.
Autres régions du Royaume-Uni
La législation instituant des zones de sécurité autour des cliniques d’avortement en Écosse, interdisant les manifestations ou veillées, est entrée en vigueur en septembre 2024. En Irlande du Nord, des zones d’accès sécurisé sont en place depuis septembre 2023 dans les établissements de santé offrant des services d’avortement et de contraception.
Les zones de sécurité instaurées par les conseils
Connues sous le nom d’ordonnances de protection des espaces publics (PSPO), la première au Royaume-Uni a été instaurée par le conseil d’Ealing à Londres en avril 2018 devant la clinique MSI Reproductive Choices à Mattock Lane. Les militants ont longtemps plaidé pour la nécessité d’une législation nationale, arguant que les PSPO dépendent de la volonté des conseils locaux, sont limitées dans le temps, peuvent être coûteuses et entraînent une loterie postale à travers le pays.
Le prière silencieuse est-elle interdite ?
La prière silencieuse, qui a été un sujet de controverse durant le débat législatif, n’est pas automatiquement considérée comme une infraction. Cependant, ceux qui prient dans ces zones peuvent être passibles de poursuites, selon les directives publiées en octobre dernier. Les cas seront examinés individuellement, les forces de l’ordre et les procureurs décidant de l’intention ou de la négligence des personnes concernées.
Les réactions de l’administration américaine
En février, lors d’un discours à la conférence de sécurité de Munich, le vice-président américain JD Vance a évoqué le cas d’un ancien militaire accusé d’avoir enfreint une PSPO en Angleterre, suggérant que cela montre que « la liberté d’expression est en déclin » en Grande-Bretagne et en Europe. Cette référence concernait la condamnation d’Adam Smith-Connor, reconnu coupable l’année dernière pour ne pas avoir respecté une PSPO dans un centre d’avortement à Bournemouth en novembre 2022.
Réponse du gouvernement britannique
Après que le Telegraph ait cité une source proche des négociations commerciales entre le Royaume-Uni et les États-Unis, affirmant qu’il ne devrait pas y avoir de libre-échange sans liberté d’expression, le secrétaire aux affaires, Jonathan Reynolds, a déclaré que la liberté d’expression n’avait pas été un sujet de négociation tarifaire avec les États-Unis. M. Reynolds, membre chrétien éminent du gouvernement, a également exprimé son opposition à la déclaration de M. Vance, affirmant que l’accès aux services de santé est aussi une valeur britannique importante.
Les arguments des opposants à l’avortement
Les militants anti-avortement ont fait valoir que l’interdiction de la prière silencieuse menace leurs droits à la liberté d’expression et de croyance religieuse. Right To Life UK a déclaré que les zones signifient que « le soutien pratique vital fourni par des bénévoles devant les cliniques d’avortement, qui aide à offrir un véritable choix, sera supprimé ». La branche britannique de l’ADF a qualifié le droit à la prière silencieuse de « droit humain fondamental » et a décrit l’instauration des zones nationales comme un « moment décisif pour les libertés britanniques ».
Les groupes pro-choix
Heidi Stewart, directrice générale du British Pregnancy Advisory Service (Bpas), a salué l’instauration des zones, affirmant qu’elles ne pouvaient pas « arriver assez tôt », après des années où les patients et le personnel des cliniques ont fait face à « des fanatiques anti-avortement se tenant devant les cliniques pendant des heures ». Louise McCudden, de MSI Reproductive Choices, a ajouté que ces zones protègent les femmes et les travailleurs de la santé, en insistant sur le fait que « peu importe vos opinions personnelles sur l’avortement, personne ne devrait être harcelé en accédant aux soins de santé ».