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Giuseppe Culicchia, dans son nouveau livre *Uccidere un fascista* (publié par Mondadori), commence par une citation de Pasolini : « Nous sommes un pays sans mémoire, ce qui équivaut à dire sans histoire ». Ce fil conducteur met en lumière l’utilisation de la mémoire dans le récit que Culicchia propose.
Une exploration de la mémoire
Dans *Uccidere un fascista*, l’auteur aborde de manière courageuse et sans concessions l’horreur de l’assassinat de Sergio Ramelli. Ce récit est d’autant plus poignant qu’il est vu à travers le prisme personnel de Culicchia, cousin de Walter Alasia, un terroriste mort lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre. Dans son livre précédent, *Il tempo di vivere con te*, il évoquait son amour pour son cousin tout en décrivant les séquelles laissées par la mort violente d’Alasia.
Un récit intime et universel
La démarche innovante de Culicchia consiste à étendre cette narration personnelle à l’assassinat de Ramelli, un personnage qu’il n’a jamais connu. Ce faisant, il crée un parallèle entre les figures tragiques d’Alasia et Ramelli, bien qu’ils soient morts pour des raisons diamétralement opposées. En rappelant le contexte politique et historique, l’auteur invite à reconsidérer ces morts souvent oubliées et méprisées.
Un dialogue fictif
Culicchia s’adresse directement à Ramelli, établissant un dialogue fictif qui permet d’imaginer des émotions et des situations inaccessibles par la froideur des documents historiques. Cet usage de la mémoire littéraire remet en question l’histoire officielle et éclaire les événements d’une nouvelle manière.
Le contexte de la violence politique
Le livre permet de comprendre la doctrine de l’antifascisme militant et comment l’idée de tuer un fasciste était perçue comme légitime. L’assassinat de Sergio Ramelli, bien que non isolé dans le cadre des violences de la gauche radicale, reste emblématique. Sa mémoire, aujourd’hui, est souvent retracée uniquement par le prisme des militants d’extrême droite, tandis que l’ensemble de la sphère politique tend à l’ignorer.
Les conséquences tragiques
La mort de Ramelli a ouvert la voie à d’autres violences qui ont profondément perturbé l’ordre public à Milan. Parmi ces tragédies, on trouve les meurtres de jeunes militants de gauche, ainsi que l’assassinat du conseiller municipal Pedenovi, un acte qui a marqué le début d’une période de violence exacerbée.
Un héritage complexe
Culicchia réussit à dépasser la dichotomie des extrêmes en présentant un tableau émouvant des événements qui ont bouleversé un pays. Il soulève la question de savoir si cette violence a été utilisée pour maintenir la stabilité dans la nation, bien que cette hypothèse puisse nécessiter une analyse plus nuancée.
Le livre de Culicchia n’est pas seulement un essai, mais une immersion dans des récits humains qui nous rappellent les couleurs et les ombres du passé.