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La tension monte chez les fonctionnaires français, qui dénoncent les coupes budgétaires et réclament de meilleures conditions salariales. Cinq syndicats majeurs ont appelé à une journée de mobilisation et de grève ce mardi 13 mai, exprimant leur désaccord face aux orientations budgétaires jugées défavorables aux agents publics.
Appel à la mobilisation et revendications salariales
Cinq des huit syndicats représentatifs dans la fonction publique – la CGT, l’Unsa, la FSU, Solidaires et la CFE-CGC – ont lancé un appel à la grève, pointant notamment le manque de revalorisation des salaires. Lors d’une conférence de presse tenue la semaine passée, ces organisations ont dénoncé une «politique de l’offre qui assèche les ressources fiscales», l’absence de mesures générales sur les rémunérations ainsi qu’une «stigmatisation» des agents publics.
Un rassemblement est programmé à Paris à 13h30 près du ministère de l’Économie, en présence de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Le cortège partira ensuite à 14h en direction de la place de la Nation.
Les syndicats face aux économies budgétaires
Au cœur des critiques, les 40 milliards d’euros d’économies prévues par le gouvernement dans le budget 2026 suscitent une vive inquiétude. Ces mesures, ajoutées à la fusion annoncée d’un tiers des agences et opérateurs de l’État, soulèvent des interrogations quant à leurs conséquences sur l’emploi et les missions des fonctionnaires.
Dans une circulaire publiée fin avril, François Bayrou a appelé à une stricte «maîtrise» de la masse salariale dans la fonction publique, qui a déjà connu une croissance de 6,7 % en 2024.
Une mobilisation persistante malgré une participation limitée
Cette journée d’action intervient un peu plus d’un mois après une précédente mobilisation qui avait rassemblé moins de 2 % du personnel de la fonction publique dans chacune de ses branches (État, territoriale, hospitalière). Ce taux reste très inférieur à celui de la grève du 5 décembre 2024, qui avait vu près de 20 % des agents de la fonction publique d’État cesser le travail, notamment dans l’Éducation nationale.
À cette occasion, des dizaines de milliers de manifestants avaient défilé dans toute la France pour protester contre les mesures d’économies budgétaires imposées.
L’impact particulier sur l’université
L’enseignement supérieur et la recherche sont particulièrement affectés par ces ajustements financiers. Les coupes dans les crédits destinés aux universités ont été annoncées le 25 avril, suscitant de vives réactions.
Dean Lewis, président de l’université de Bordeaux, déplore que «bien que le budget total alloué aux universités et écoles augmente de plus de 300 millions d’euros en 2025, cela reste insuffisant au regard des dépenses nouvelles, notamment la masse salariale et l’inflation sur le gaz et l’électricité, qui s’élèvent à plus de 600 millions d’euros en 2025».