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Le maintien de MaPrimeRénov’ pour les travaux isolés : une victoire pour la filière de la rénovation énergétique
Après plusieurs semaines de tensions et de controverses, le dispositif d’aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ est finalement maintenu pour les travaux isolés, notamment ceux portant sur l’installation de chaudières ou la pose de fenêtres. Cette décision, annoncée lundi lors d’une conférence de presse par l’entourage de la ministre du Logement, Valérie Létard, intervient après une pression forte de la part de la filière et des organisations professionnelles.
Le gouvernement a décidé de ne pas fermer le guichet dédié à ces aides estivales, suite à un mécontentement massif de la part des acteurs du secteur. Selon le cabinet de la ministre, cette mesure est une réponse à l’écoute des préoccupations exprimées par la filière, notamment par l’Association Française pour les Pompes à Chaleur (Afpac) et la Fédération française du bâtiment, qui redoutaient une crise majeure si le dispositif était suspendu brutalement.
Les enjeux et limites du maintien
Le maintien de ces aides pour les opérations de moindre ampleur n’est toutefois pas considéré comme une pérennisation sans conditions. Le ministère évoque la possibilité de moduler, à l’horizon 2026, les règles encadrant les travaux « mono-gestes ». Parmi les pistes avancées : un recentrage sur les logements les plus énergivores et une baisse du plafond de travaux subventionnables.
Une réaction tangible face à la colère du secteur
La suspension annoncée fin mai, qui concernait le mois d’été, avait suscité un fort mécontentement. Plus de 122 000 ménages avaient bénéficié de MaPrimeRénov’ à la date du 31 mai, parmi lesquels une majorité de logements classés F ou G, souvent les plus énergivores. Plusieurs professionnels craignaient une déstabilisation du secteur et une baisse des rénovations, qui ont triplé lors du premier trimestre de 2025 grâce à cette aide.
Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, avait notamment critiqué une démarche qu’il qualifiait de « frein à la dépense publique » tout en soulignant l’importance de maintenir un dispositif accessible. La ministre du Logement, lors de la conférence, a insisté sur l’importance de soutenir la filière pour éviter une crise structurelle, tout en précisant que des modifications sont envisageables pour réduire l’impact budgétaire.
Perspectives et discussions en cours
Si le maintien est une victoire pour la filière, la question de son avenir reste posée. Le gouvernement envisage de recentrer l’aide sur les logements dont la performance énergétique est la plus faible, et pourrait réduire le plafond moyen d’aide, actuellement autour de 4 000 euros pour les travaux « mono-gestes ». La filière reste attentive aux éventuelles modifications à venir, qui pourraient limiter la portée de ce dispositif dans le futur.
Ce revirement marque une reconnaissance de l’importance de soutenir la rénovation énergétique à court terme, tout en préparant la transition vers un dispositif plus ciblé et contrôlé. La crise de la filière, qui dénonce une suppression brutale, n’est pas encore complètement évitée, mais cette décision constitue une étape clé dans la gestion du dispositif par le gouvernement.