Le 6 juin dernier, le comédien et ancien pensionnaire de la Comédie-Française, Nâzim Boudjenah, a été condamné à une peine de neuf mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, pour des menaces de mort proférées à l’encontre des élues écologistes Sandrine Rousseau et Alice Coffin. Les faits remontent à une nuit de juillet 2024, durant laquelle il aurait notamment menacé Sandrine Rousseau, affirmant vouloir la plonger dans une « baignoire d’acide » et lui « casser la tête sur le trottoir », selon le journal Libération.
Le comédien, qui a été licencié de la Comédie-Française en février suite à cette affaire, devra également suivre un traitement psychologique pendant deux ans, participer à un stage de lutte contre la haine en ligne, et respecter une interdiction de contacter directement les victimes. Il a été par ailleurs condamné à payer une amende de 300 euros. Reconnaissant l’ensemble des faits, Boudjenah a exprimé ses excuses envers toutes les parties concernées, évoquant une période où il se sentait « perdu » et sous le coup de plusieurs procédures, notamment initiées par son ancienne petite amie, Marie Coquille-Chambel.
Lors de son audition, il a expliqué qu’il se trouvait dans une situation difficile, évoquant une période de grande détresse où il se retrouvait « à la rue ». Il a également souligné le contexte exacerbé par un discours public qui, selon lui, minimise la gravité de ses actes : « Dans l’air, il y a cette idée qu’un homme n’a aucune chance face aux accusations d’une femme. »
La procureure, en revanche, a souligné la gravité du contexte en rappelant que « 85 % des violences physiques et 97 % des violences sexuelles » sont commises par des hommes, insistant sur le danger que représentent ces comportements, notamment dans le cyberespace, où les menaces de ce type se propagent souvent sans contrôle.
A la suite de cette condamnation, Sandrine Rousseau a pris la parole pour souligner la nécessité de prendre ces menaces au sérieux et rappeler l’importance de la justice dans la lutte contre la violence. Elle a exprimé son indignation face à l’attitude de l’acteur : « La question, c’est qu’est-ce qu’il a compris de cette condamnation ? À quel moment on se dit que des menaces de viol et de meurtre, ce n’est pas si grave ? »