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Le Parlement français a récemment validé la création d’un registre national du cancer, une avancée significative dans la lutte contre cette maladie. L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité une proposition de loi, adoptée au Sénat en juin 2023, visant à « mieux prévenir, mieux comprendre et mieux soigner le cancer », selon les déclarations du ministre de la Santé, Yannick Neuder.
Un outil « sans équivalent dans d’autres pays »
L’Institut national du cancer (INCa) sera responsable de ce registre, décrit par son directeur général, Nicolas Scotté, comme « un outil unique, sans équivalent dans d’autres pays ». Avec une prévision d’augmentation de 80 % de l’incidence du cancer d’ici 2050, due au vieillissement de la population, il est crucial d’améliorer notre surveillance et notre compréhension de cette problématique de santé publique.
Actuellement, 33 registres sont tenus en France, couvrant moins d’un quart de la population. Cela signifie que les données disponibles reposent principalement sur des extrapolations, dont la fiabilité est souvent remise en question, comme l’a souligné le député Michel Lauzzana, rapporteur du texte.
« Il manque des données sur la population la plus socialement vulnérable et les zones exposées à des risques environnementaux », a précisé le Dr Claire Morgand, directrice de l’observation des sciences des données et de l’évaluation à l’INCa. Elle a ajouté qu’il est actuellement impossible de déterminer quelles expositions environnementales sont responsables de certains types de cancers.
Nicolas Scotté a également mentionné que l’enjeu est de bien comprendre les causes du cancer, ses facteurs de risque, qu’ils soient génétiques ou environnementaux, et comment ces éléments évoluent et se répartissent sur les territoires.
Une entrée en vigueur début 2026
Le décret correspondant à ce texte voté à l’Assemblée sera soumis à la Cnil et publié « avant la fin de l’année », selon Yannick Neuder, avec une entrée en vigueur prévue pour début 2026. Le coût annuel de ce registre national est estimé à 16 millions d’euros, contre 10 millions pour la gestion des registres actuels. Cela représente une partie importante de la Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030.
Ce registre exploitera également les données de la plateforme de données en cancérologie mise en place par l’INCa en 2011, qui intègre déjà 12 millions de patients. L’objectif est d’améliorer le suivi post-cancer, notamment en ce qui concerne le retour à l’emploi, le handicap et les séquelles.
Un enjeu de santé publique majeur
En 2023, environ 433.000 nouveaux cas de cancer ont été détectés en France. En tant que première cause de mortalité prématurée, le cancer a entraîné 162.400 décès en 2021 et a coûté 22,6 milliards d’euros pour les soins oncologiques en 2022, selon le registre européen des inégalités face au cancer.