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Le handisport se développe en Charente-Maritime avant les Jeux paralympiques
Les Jeux paralympiques de Paris débutent ce mercredi 28 août, promettant dix jours d’épreuves pour mettre en lumière les athlètes en situation de handicap. En Charente-Maritime, le handisport avance également, malgré un certain nombre de défis.
Une expérience de voile pour tous
À La Rochelle, en ce mois d’août ensoleillé, l’ambiance est parfaite pour pratiquer la voile. Aux Minimes, pas moins de 600 jeunes sont présents jusqu’au 31 août pour le championnat de France Espoirs. Parmi eux, Jérôme, Robin et Marie Bleynie, originaires de Salles-sur-Mer, sont déterminés à savourer le plaisir de la navigation, même si Robin, âgé de 48 ans, vit avec des séquelles lourdes suite à un accident survenu dans son enfance : paraplégie, cécité et difficultés d’élocution. Son frère, Jérôme, passionné de voile, a découvert le Cercle Handi Rochelais qui offre des cours de voile adaptés.
Des installations adaptées pour la sécurité
Avant de prendre le large, Marie exprime son inquiétude. Cependant, Vincent Faure, le moniteur, veille à rassurer les participants. Grâce à une rampe entre le ponton et le bateau, ainsi qu’à des attaches spéciales, Robin peut monter à bord de manière sécurisée. « L’Écho 90, le bateau, est insubmersible », affirme Vincent, ajoutant qu’il existe des procédures de sécurité au cas où un problème surviendrait.
L’adaptation des pratiques sportives
Lorsque le voilier prend le large, Robin se fond dans l’expérience. Malgré sa cécité, il ressent les odeurs de l’iode, le bruit de l’eau, et la sensation du vent sur son visage. « C’est le bateau d’Interîles qui vient de passer », explique Jérôme à Robin, alors que des vagues agitées secouent le bateau. Plus qu’un simple moment de détente, cette sortie a également une vocation sportive. Vincent guide Robin pour qu’il participe activement, lui confiant certaines cordes à tirer à son rythme. « Quand tu entends le vent s’engouffrer dans le spi, tire davantage », lui rappelle-t-il, afin d’adapter la pratique de la voile à chacun des 600 élèves qu’il accompagne chaque année.
Des activités handisport diversifiées
En Charente-Maritime, de nombreuses disciplines sont accessibles, incluant basket, tennis de table, handball, tir à l’arc, boccia et cyclisme. Bien que ces sections restent encore minoritaires, le club de basket de Villeneuve-les-Salines, à La Rochelle, propose depuis dix ans des entraînements adaptés, tant pour les joueurs en fauteuil que les autres. Christiane Geneau, référente handicap du club, souligne l’importance de ces activités : « Ça travaille tout le haut du corps et les déplacements. »
Les enjeux et défis du handisport
« Nous essayons d’adapter tous les sports et de promouvoir le handisport à travers des sensibilisations dans les écoles et des événements comme le Grand Pavois », explique Anne-Marie Blériot, présidente du comité départemental de handisport. Cependant, elle fait face à de nombreux défis, notamment en matière de transport adapté pour les licenciés. Les financements constituent aussi un obstacle. « Un fauteuil pour le basket peut coûter 2 000 euros », mentionne-t-elle, insistant sur la fragilité du budget des clubs. Parfois, c’est également l’entourage, comme Marie pour Robin, qui montre des réticences dues à la peur.
L’impact des Jeux paralympiques sur la perception du handisport
Avec les Jeux paralympiques à l’horizon, de nombreux acteurs du handisport espèrent une évolution des mentalités. Vincent, le moniteur de voile, note que parfois, les autres navigateurs portent un regard de jugement sur les sportifs en situation de handicap. Les jeux pourraient être une opportunité pour favoriser la reconnaissance et l’acceptation du handisport, mais certains craignent que cet élan ne dure pas. « Une fois la compétition terminée, je pense que l’on reviendra dans l’ombre », confie Wilfried Ossah-Ndzoume, vice-président du Cercle Handi Rochelais.