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Coopération Espagne-Chine : Vers un dialogue économique apaisé
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a appelé ce lundi depuis Pékin à un dialogue et à une collaboration constructive avec la Chine, tout en évitant une guerre commerciale entre le géant asiatique et l’Union Européenne, après sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping. Cette déclaration intervient alors que Bruxelles envisage d’imposer des droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine.
Avant sa rencontre avec Xi Jinping, Sánchez a déclaré que des mesures telles que l’imposition de droits de douane supplémentaires par l’Union Européenne sur les véhicules électriques chinois seraient « difficiles », et que l’Espagne œuvrerait pour parvenir à un consensus au sein de l’Organisation mondiale du commerce pour résoudre les différends.
Sánchez a insisté sur le fait que « la guerre commerciale ne profiterait à personne » et a souligné son engagement à créer des conditions équitables pour la coopération avec les entreprises chinoises.
Rencontre avec les représentants chinois
Lors de sa participation à l’ouverture du forum économique sino-espagnol à Pékin, il a salué les « relations solides » entre les deux pays, affirmant : « Même sur des sujets où nos positions diffèrent, nous gardons un désir constructif de dialogue et de coopération. »
Il a ajouté : « Nous sommes déterminés à établir un programme positif et à trouver des solutions mutuellement bénéfiques pour toutes les parties. »
Avant son entretien avec le président chinois, Sánchez a également rencontré le Premier ministre chinois, Li Qiang, en déclarant : « Nous voulons construire des ponts ensemble pour défendre un système commercial juste. »
Menaces de représailles
Sánchez souhaite s’assurer que la Chine ne répondra pas à Bruxelles par une augmentation de ses droits de douane sur les véhicules importés à moteur à essence, comme suggéré par les médias chinois. Une telle décision pourrait porter préjudice à SEAT, une marque automobile appartenant à Volkswagen et l’un des plus grands employeurs en Espagne.
Les annonces de Pékin en janvier et mai prochain, concernant l’examen de la vente de l’européen « brandy » et du polypropylène, un type de plastique industriel, à la Chine à des prix inférieurs à ceux du marché, pourraient avoir un impact négatif sur Madrid. L’Union Européenne espère que Sánchez pourra contribuer à apaiser les tensions.
Pékin cherche à convaincre les pays de l’Union Européenne de rejeter la proposition de la Commission européenne d’adopter des droits supplémentaires pouvant atteindre 36,3 % sur les voitures électriques fabriquées en Chine lors du vote prévu en octobre prochain.
Contexte commercial tendu
Les restrictions seront appliquées, en plus du droit de douane standard de l’Union Européenne de 10 %, sur les importations, à moins qu’une majorité qualifiée de 15 États membres de l’Union représentant 65 % de la population de l’Union Européenne ne vote contre.
Lors d’un vote consultatif en juillet dernier, l’Espagne, avec la France et l’Italie, a soutenu les droits de douane, tandis que l’Allemagne, la Finlande et la Suède se sont abstenues.
Sánchez se rendra à Shanghai mardi et mercredi, où il rencontrera des dirigeants et des hommes d’affaires, et inaugurera également l’Institut Cervantes, un centre culturel espagnol.
En juin dernier, Pékin a averti que les frictions avec l’Union Européenne concernant les véhicules électriques pourraient conduire à un conflit commercial, à la suite de l’annonce par la Chine d’une enquête sur les subventions à la viande porcine européenne.
En août, la Chine a intensifié la pression en ouvrant une enquête sur les subventions laitières de l’Union composée de 27 États.
D’après les données des douanes chinoises, l’Espagne a exporté en 2023 pour 1,5 milliard de dollars de produits à base de viande porcine qui feront l’objet d’une enquête par la Chine, suivie des Pays-Bas avec 620 millions de dollars et du Danemark avec 608 millions de dollars.
En outre, l’Espagne a vendu moins de 50 millions de dollars de produits laitiers ciblés vers la Chine l’année dernière.