Au moins trois personnes ont perdu la vie et des dizaines d’autres ont été blessées au cours des manifestations organisées à Lomé, la capitale du Togo, ces deux derniers jours. Ces rassemblements ont été initiés par l’opposition contre le régime du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis plus de 20 ans après avoir succédé à son père.
Les manifestations ont été largement soutenues par des artistes et des influenceurs sur les réseaux sociaux. Elles dénoncent notamment la récente modification constitutionnelle qui permet au président de prolonger son mandat pour une nouvelle période.
Malgré l’interdiction des autorités qui ont qualifié ces manifestations d’illégales et leur répression sévère, le nord de Lomé a été le théâtre samedi de violents affrontements entre protestataires et forces de sécurité, provoquant plusieurs morts et de nombreux blessés.
- Les autorités ont coupé l’électricité dans la capitale dans la nuit de samedi.
- Des perquisitions domiciliaires ont été menées.
- Des leaders coordonnant les manifestations populaires ont été arrêtés.
Le président Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, succédant à son père.
De leur côté, des organisations de défense des droits humains et des figures de la société civile ont condamné la répression excessive exercée par le gouvernement contre les manifestants, qui réclament plus de libertés, la création d’emplois et de meilleures conditions de vie pour la jeunesse au chômage.
Emmanuel Sogadi, coordinateur de l’Association des Droits de l’Homme au Togo, a critiqué la disproportion de la force utilisée face à la nature pacifique des rassemblements. Il a souligné que la répression n’est pas une solution et risque d’aggraver la situation.
Plus tôt dans le mois, plusieurs manifestants avaient été arrêtés après être descendus dans la rue pour le jour anniversaire du président Faure Gnassingbé, lui demandant de quitter le pouvoir et d’ouvrir la voie à un gouvernement inclusif.
En mai dernier, la République togolaise a adopté un régime parlementaire. À la suite de ce changement, Faure Gnassingbé est devenu chef du gouvernement et leader du parti au pouvoir. Il assure désormais toutes les fonctions exécutives et est aussi le commandant en chef des forces armées, tandis que le poste de président de la République est devenu essentiellement honorifique.