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Un groupe de médecins du département de l’Oise a décidé de porter plainte contre un ancien candidat du parti d’extrême droite Reconquête, suite à une publication raciste diffusée sur le réseau social X. Cette polémique met en lumière la tension autour de la théorie du « grand remplacement » et la stigmatisation dont sont victimes certains professionnels de santé.
Une publication raciste ciblant Urgences Médecins Oise
Le vendredi précédant l’annonce, Guillaume Bensoussan, ex-candidat Reconquête aux élections législatives anticipées de 2024, a publié une photo d’une plaque affichant les noms à consonance étrangère de treize médecins travaillant pour Urgences Médecins Oise (UMO). Accompagnée du message ironique : « Le grand remplacement est une théorie raciste et complotiste d’extrême droite, épisode XXXVIII », cette publication vise à se moquer de ceux qui rejettent la théorie controversée et infondée du « grand remplacement ».
Cette théorie, qui prétend à un remplacement de la population française « de souche » par des immigrés extra-européens, n’a aucun fondement scientifique et est régulièrement invalidée par les données de l’Insee.
Réactions des médecins et mesures engagées
Haïssam Chaker, fondateur d’UMO et responsable de l’antenne de Creil, dénonce cette attaque : « On fait l’objet d’une agression infondée. Nous étions abasourdis et choqués face à une publication discriminatoire, mensongère et diffamatoire. »
Le collectif a saisi le conseil de l’ordre des médecins et annoncé son intention de porter plainte. Philippe Véron, président du conseil départemental de l’Oise, a confirmé que l’ordre allait se porter partie civile et préparer une réponse officielle à cette publication.
Parmi les quelque quarante médecins du groupe, la majorité détient des diplômes français et exerce depuis plusieurs décennies. « Derrière chacun d’entre nous, il y a une dizaine d’années d’études, de stages, d’externat et d’internat », rappelle Haïssam Chaker, soulignant que cette structure médicale existe depuis près de trente ans.
Le docteur Massinissa Berghout, responsable de l’antenne de Compiègne, insiste sur l’absence de toute politisation au sein d’UMO : « Nous sommes médecins avant tout et fiers de notre métier. Nous soignons des patients de toutes origines, sans distinction de religion, de bord politique ou autre. »
Un service médical indispensable dans un territoire sinistré
UMO est implanté à Creil, Beauvais et Compiègne, offrant des consultations sans rendez-vous dans une région marquée par un déficit important de professionnels de santé. Selon Haïssam Chaker, environ 150 000 consultations ont été réalisées depuis la création du service. « Le territoire est sinistré », déplore-t-il, précisant que les antennes ont été ouvertes à la demande des médecins locaux et de la mairie.
Un large soutien face à la polémique
La publication de Guillaume Bensoussan a suscité une vague de réactions de soutien envers les médecins d’UMO. Mairies, patients et responsables politiques ont condamné cette attaque raciste.
Sur X, le député Antoine Léaument (LFI) a dénoncé la publication par un cinglant « Honte à vous ». De son côté, Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale, a exprimé sa gratitude envers les soignants : « Ils soignent et sauvent des vies. Merci à eux. Vous ciblez et fichez des patronymes. Honte à vous. »
Même Sarah Saldmann, avocate et chroniqueuse sur CNews, une chaîne associée à Vincent Bolloré, a condamné ces pratiques : « Ils sont là pour nous soigner, vous serez bien contents de les avoir si vous vous retrouvez aux urgences ! »
La position du parti Reconquête et d’Eric Zemmour
Eric Zemmour, président de Reconquête et plusieurs fois condamné pour propos racistes, a réaffirmé son soutien sans faille à ses militants : « Je les soutiens bec et ongles, eux qui ne se laissent pas intimider par les mensonges des idéologues et les cris d’orfraie des complices de l’islamisation de la France. »