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Volodymyr Zelensky a réaffirmé mardi sa volonté de discuter directement avec Moscou pour mettre fin à l’invasion russe en Ukraine, une initiative inédite depuis le début du conflit en 2022. Toutefois, le président ukrainien pose une condition ferme : l’instauration préalable d’un cessez-le-feu.
Un dialogue conditionné par un cessez-le-feu
Lors d’une conférence de presse à Kiev, Volodymyr Zelensky a déclaré : « Après un cessez-le-feu, nous sommes prêts à nous asseoir pour des négociations, sous n’importe quel format. » Cette déclaration intervient alors que les tensions persistent depuis plus de trois ans entre l’Ukraine et la Russie. Le Kremlin avait, la veille, évoqué la possibilité d’une reprise des pourparlers directs, focalisés sur une trêve restreinte aux frappes contre les infrastructures civiles.
Mercredi, Américains, Ukrainiens et Européens doivent se réunir à Londres pour discuter d’une possible cessation des hostilités en Ukraine, une étape cruciale après plusieurs années de conflit.
Les États-Unis et la pression de Donald Trump
Les négociations directes entre représentants russes et ukrainiens n’ont plus eu lieu depuis le printemps 2022, au début de l’invasion. Washington, de son côté, conduit des discussions séparées avec chaque camp. Le dialogue avec la Russie est piloté par Steve Witkoff, homme d’affaires et négociateur en chef désigné par Donald Trump, attendu à Moscou avant la fin de la semaine pour son quatrième déplacement en Russie depuis la réactivation des relations russo-américaines.
La discussion avec Kiev est assurée par un autre émissaire américain, Keith Kellogg, qui représentera les États-Unis lors de la réunion de Londres.
La porte-parole de Donald Trump, Karoline Leavitt, a souligné mardi que l’ancien président « est de plus en plus frustré par les deux parties dans cette guerre ». Par ailleurs, plusieurs médias américains rapportent que Donald Trump envisagerait de reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée, territoire ukrainien annexé en 2014.
Volodymyr Zelensky s’est aussi dit « prêt » à rencontrer Donald Trump au Vatican à l’occasion des obsèques du pape prévues samedi, marquant ainsi un possible apaisement après un échange tendu à la Maison Blanche en février.
Le président ukrainien a précisé que Kiev ne mène pas de discussions avec les États-Unis concernant une nouvelle aide militaire et bénéficie uniquement de l’assistance accordée sous la présidence de Joe Biden.
Par ailleurs, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadeur de Chine pour exprimer ses « graves inquiétudes » quant à la présence présumée de combattants chinois dans l’armée russe et à l’aide technologique fournie par des entreprises chinoises à la Russie pour la fabrication de matériel militaire. Le vice-ministre Yevhen Perebyinis a appelé la Chine à cesser tout soutien à l’agression russe contre l’Ukraine.
Les positions du Kremlin face aux négociations
Alors que Donald Trump manifeste son impatience, Vladimir Poutine semble adopter une posture de temporisation, estimant que le temps joue en faveur de la Russie. Malgré des pertes importantes, l’armée russe progresse lentement dans l’est de l’Ukraine et contrôle désormais près de 20 % du territoire ukrainien. Les forces ukrainiennes ont été quasiment évincées de la région frontalière russe de Koursk, et l’initiative de rapprochement avec le Kremlin est encouragée par Donald Trump.
Le président russe maintient des exigences très strictes, notamment une capitulation de facto de l’Ukraine, le refus par Kiev d’adhérer à l’Otan, ainsi que la reconnaissance des cinq régions ukrainiennes annexées. Ces conditions restent inacceptables pour l’Ukraine et ses alliés majeurs, notamment les pays européens.
Sur un plan plus large, Vladimir Poutine souhaite revoir l’architecture sécuritaire européenne, dénonçant depuis plusieurs années l’expansion de l’Otan aux frontières russes depuis la chute de l’URSS en 1991. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a rappelé mardi que parvenir à la paix est « un sujet tellement complexe » qu’il vaut « probablement mieux ne pas fixer de délai serré ».