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Activistes de Hanzala racontent leur navigation pour Gaza
Après avoir visité plus de 20 ports dans différents pays européens, le navire « Hanzala » est arrivé mercredi dernier au port de Malte, sa dernière escale avant d’atteindre sa destination attendue : les plages de Gaza.
À bord, plus de 13 activistes venus de divers pays partagent un espoir commun : briser le blocus qui pèse sur Gaza depuis plus de 17 ans et dénoncer la guerre israélienne continue ainsi que les crimes commis contre les Palestiniens.
Le « Hanzala », qui a d’abord été un simple bateau de pêche avant d’être aménagé pour sa mission actuelle, est devenu un symbole palestinien majeur naviguant dans les ports européens et parcourant les mers du Nord. Il incarne l’espoir et la détermination, portant un message de liberté en saluant l’audace de vouloir briser le blocus et faire entendre la voix des Palestiniens à travers le monde.
Témoignage de Philippe Lopez
Philippe Lopez, activiste brésilien et représentant de la coalition Flottille de la Liberté, partage avec Al Jazeera ses impressions sur cette mission humanitaire. Ayant émigré en Irlande, il s’est engagé dans des activités de solidarité intensifiées avec le peuple palestinien, s’appuyant sur son parcours professionnel dans les médias et le journalisme.
Lopez explique que le monde ressent une profonde tristesse face à la situation des Palestiniens à Gaza. Il souligne que « les membres de la société civile organisent ces flottes depuis plus de 16 ans pour dénoncer le blocus inhumain et illégal imposé par Entité sioniste sur Gaza ».
En se basant sur ses compétences en médias, il a souhaité faire partie de ce groupe représentant des millions de personnes à travers le monde, affirmant : « Je voulais montrer au monde que ce qui se passe à Gaza est un génocide, et nous devons agir directement pour l’arrêter ».
Soutien et solidarité
Concernant la capacité du « Hanzala » à diffuser son message et à sensibiliser à la cause palestinienne, Lopez est convaincu des résultats. Depuis son départ en mai, le navire a visité plus de 20 ports en Europe et a été soutenu par des milliers de personnes. Il mentionne également le soutien significatif reçu de la part d’artistes, de politiciens et de partisans de divers horizons.
Le coordinateur médiatique de la flottille souligne que le navire a eu des rencontres officielles avec des membres des parlements européens, permettant ainsi aux activistes de parler de la mission du « Hanzala » et d’interroger les responsables sur l’inaction de leurs gouvernements à soutenir la cause palestinienne.
Défis rencontrés lors de la mission
Quant aux difficultés rencontrées, Lopez évoque des challenges opérationnels dus à des agendas politiques de certains pays qui ont tenté d’empêcher le « Hanzala » d’entrer dans leurs ports, malgré des documents techniques en règle.
Ces obstacles ont impacté l’organisation des événements et les préparations logistiques, mais les groupes et organisations impliqués ont surmonté ces défis grâce à leur amour, leur patience et leur engagement envers leur mission.
Il raconte également ses heures les plus joyeuses, notamment lorsqu’il a rencontré des amis palestiniens dans les camps de réfugiés le long du chemin. Ces rencontres lui ont renforcé la conviction que la société civile soutient le peuple palestinien contre le génocide perpétré par Entité sioniste et ses alliés.
Appel à l’action internationale
Lopez partage ses sentiments de nostalgie envers sa famille durant ce voyage, tout en soulignant leur soutien indéfectible. Il raconte : « Je leur manque, mais nous discutons chaque jour, ils sont ma source d’inspiration et de soutien. » Évoluant dans un milieu modeste à l’est de São Paulo, Lopez souligne les valeurs d’égalité et de respect inculquées par sa mère, travailleuse sociale.
Il conclut en affirmant que « cette mission est difficile, mais ce qui préoccupe le plus, c’est ce que subit le peuple palestinien. Ainsi, je crois en l’importance de la mobilisation sociale ».
Lopez lance également un appel impérieux à la communauté internationale, réclamant la fin du génocide dirigé contre le peuple palestinien et l’ouverture de voies pour que l’aide humanitaire parvienne à Gaza sans restrictions. Il insiste également sur la nécessité de rendre les terres occupées aux Palestiniens et de mettre un terme à l’occupation israélienne, tout en exigeant accountability pour les crimes perpétrés contre les Palestiniens. « Écoutez la voix des Palestiniens, car ils sont les mieux placés pour déterminer leur avenir », conclut-il.
Le récit de Zohar Chamberlain Regev
Zohar Chamberlain Regev, une Israélienne née dans une famille juive, raconte son parcours personnel, ayant grandi dans un kibbutz près de Nazareth. Elle a pris conscience du sort des Palestiniens dès son jeune âge et en 2004, elle a pris la décision audacieuse de quitter Entité sioniste pour s’installer dans le sud de l’Espagne, où elle a passé 14 ans à organiser des flottes maritimes dirigées vers Gaza.
Elle déclare : « La pression internationale est la seule façon de mettre fin au projet de colonisation sioniste. Ce que nous faisons en défiant le blocus en naviguant vers Gaza fait partie d’efforts plus larges tels que le boycott, le retrait d’investissements et les sanctions ».
Mobilisation et engagement
Regev décrit le voyage du « Hanzala » comme plus qu’un simple passage en mer : c’est une étape symbolique vers la levée du blocus. Chaque voyage représente une opportunité d’accroître la sensibilisation mondiale à la cause palestinienne tout en poussant les politiciens à agir concrètement pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de génocide.
Elle encourage les activistes à continuer à revendiquer leurs forces collectives pour changer l’opinion publique, car la solidarité et l’action collective sont d’une importance cruciale.
Concernant sa famille, Zohar mentionne : « Mes parents vivent toujours dans le Galilée et je suis maintenant en Allemagne, mais la distance n’a jamais été un obstacle à mon engagement. Ils comprennent ce que je fais et me soutiennent, malgré l’inquiétude constante de ma mère et ses fréquentes interrogations sur mes motivations ».
Un appel à la conscience mondiale
Regev exprime son inquiétude face à l’impact potentiel insuffisant de leurs actions, mais souligne que montrer la force de la société civile face à la complicité des gouvernements dans les crimes d’Entité sioniste est essentiel. Elle se rappelle d’un moment émouvant où l’une des participantes palestiniennes, Rena, a chanté « Bella Ciao » en arabe à Messine, en Sicile. Les habitants ont chanté chaque couplet en italien, symbolisant la résistance et l’unité des peuples en lutte à travers le monde.
Pour conclure, elle souligne : « Ce génocide direct est un test pour l’humanité. Si nous restons indifférents, nous sommes condamnés. Mais si nous nous réveillons, nous pouvons renverser cette machine de guerre ».