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Censure au Cameroun : interdiction de parler de la santé de Biya

by Sara
Censure au Cameroun : interdiction de parler de la santé de Biya
Cameroun

Censure au Cameroun : interdiction de parler de la santé de Biya

Le Cameroun a interdit aux médias de discuter de la santé du président Paul Biya, âgé de 91 ans, qui n’a pas été vu en public depuis début septembre.

Décision ministérielle

Cette semaine, le ministre de l’Intérieur, Paul Atanga Nji, a imposé cette interdiction dans une lettre datée du 9 octobre, affirmant que « le débat dans les médias » concernant la santé du président était « strictement interdit ». Il a également ordonné la mise en place de « cellules de surveillance » chargées de surveiller le contenu en ligne.

La lettre, adressée aux gouverneurs régionaux et portant un tampon rouge indiquant « très urgent », stipule que les discussions sur la santé du président nonagénaire étaient « une question de sécurité nationale », avertissant que quiconque enfreindra l’ordre serait « soumis à la pleine rigueur de la loi ».

Santé du président Biya

Biya a été vu pour la dernière fois en public lors du sommet Chine-Afrique à Pékin, il y a un mois. Depuis, il n’a pas assisté à des rassemblements où sa présence était attendue, y compris l’Assemblée générale des Nations Unies à New York ou un sommet des pays francophones à Paris.

Réponses officielles

Le porte-parole du gouvernement, Rene Sadi, a abordé la spéculation concernant la santé du président mardi, affirmant que Biya avait effectué une visite privée en Europe après Pékin. « Des rumeurs de toutes sortes circulent dans les médias conventionnels et sur les réseaux sociaux concernant l’état de santé du président », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Le gouvernement affirme sans équivoque que ces rumeurs ne sont que de la pure fantaisie… et dément formellement ces allégations. » Sadi a insisté sur le fait que Biya était « en bonne santé » et qu’il reviendrait au Cameroun « dans les prochains jours ».

Critiques de la censure

L’interdiction a été critiquée comme un acte de censure étatique. « Le président est élu par les Camerounais et il est normal qu’ils s’inquiètent de son bien-être », a déclaré Hycenth Chia, un journaliste basé à Yaoundé et animateur de talk-show sur la chaîne de télévision privée Canal 2 International. « Nous assistons à des discussions libérales sur la santé du président américain Joe Biden et d’autres dirigeants mondiaux, mais ici, c’est un tabou », a-t-il ajouté.

Réactions des organisations

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exprimé de vives inquiétudes. « Essayer de se cacher derrière la sécurité nationale sur une question aussi importante est scandaleux », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ.

Le régulateur des médias du Cameroun, le Conseil national de la communication, n’a pas pu être contacté immédiatement pour commenter la situation.

Implications politiques

Sans plan de succession clair, les observateurs estiment que la mort de Biya entraînerait davantage de troubles politiques en Afrique de l’Ouest et centrale, qui a connu huit coups d’État depuis 2020 ainsi que plusieurs autres tentatives militaires de renverser des gouvernements.

Biya est président du Cameroun depuis plus de 41 ans. En Afrique, son long règne n’est dépassé que par celui de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, âgé de 82 ans, qui est au pouvoir en Guinée équatoriale depuis 45 ans.

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