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Syrie : Nommer un nouveau PM dans un contexte de tensions internationales

by Sara
France

Le principal groupe rebelle syrien a nommé un nouveau Premier ministre pour diriger le gouvernement de transition du pays, alors que des puissances extérieures cherchent à consolider leurs intérêts suite à l’effondrement du régime d’Assad.

Un nouveau Premier ministre

Le nouveau Premier ministre, Mohammad al-Bashir, a précédemment dirigé une administration à Idlib sous le contrôle de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe rebelle le plus puissant qui s’est déplacé à Damas et dans d’autres villes.

Tensions internationales croissantes

Israël a annoncé mardi son intention de créer une « zone défensive stérile » à l’intérieur de la frontière sud de la Syrie, suite à une campagne de bombardement visant la marine syrienne, des sites présumés d’armements chimiques et d’autres actifs militaires laissés par le régime.

Dans le nord de la Syrie, les forces turques ont bombardé des cibles kurdes, tandis que l’Armée nationale syrienne soutenue par la Turquie a affronté les Forces démocratiques syriennes (SDF), qui sont soutenues par les États-Unis.

Impact sur la présence militaire américaine

Les attaques turques sur les SDF remettent en question la viabilité de la petite présence militaire américaine dans le nord de la Syrie, ainsi que dans les camps de prisonniers gérés par les SDF où sont détenus des combattants et des familles de l’État islamique (EI). Les troupes américaines y opèrent en partenariat avec les SDF.

“Les SDF ont toujours été clairs que, si leur existence était menacée, les prisons ne seraient pas une priorité”, a déclaré Charles Lister, directeur du programme Syrie au Middle East Institute à Washington. “Les troupes américaines ne peuvent rester sur le terrain que si leurs partenaires SDF sont viables.”

Réactions américaines

L’administration Biden, avec moins de six semaines avant la fin de son mandat, a été prudente dans sa réponse aux événements. Alors qu’un gouvernement de transition était nommé à Damas, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a appelé à un processus politique « inclusif » et a déclaré que la reconnaissance américaine dépendrait des nouvelles autorités syriennes remplissant ces critères.

“Le peuple syrien décidera de l’avenir de la Syrie. Toutes les nations devraient s’engager à soutenir un processus inclusif et transparent et s’abstenir d’interférences extérieures”, a indiqué Blinken dans un communiqué.

Les perspectives du HTS

Les premiers signes de Damas indiquaient que le HTS tentait de maintenir un contrôle exclusif sur le processus de transition. “Ce n’est pas bon signe que la transition à Damas soit dirigée uniquement par ce groupe”, a prévenu Lister, en faisant référence aux « pratiques dictatoriales » passées du HTS à Idlib.

Des représentants d’États voisins et des nations arabes du Golfe auraient tenu des réunions avec des responsables du HTS et devraient reconnaître le gouvernement de transition dans les jours à venir.

Réactions internationales

Les pays occidentaux ont généralement maintenu leurs distances. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’ONU avaient auparavant désigné le HTS comme un groupe terroriste en raison de son affiliation passée avec al-Qaïda, et les pays européens avaient largement suivi cette tendance.

Les capitales occidentales ont indiqué qu’elles étaient prêtes à reconsidérer cette désignation en fonction du comportement du HTS, et des responsables américains auraient eu des contacts non officiels avec le groupe.

Développements militaires en Syrie

Le futur des sites militaires russes en Syrie, comme la base navale de Tartous et l’aérodrome de Khmeimim près de Latakia, reste incertain. Sous la direction d’Ahmed al-Sharaa, connu sous le nom d’Abu Mohammed al-Jolani, le HTS s’est jusqu’à présent abstenu de frapper les actifs militaires russes.

Les médias d’État russes ont rapporté que l’opposition syrienne avait « garanti » la sécurité de ses installations, tandis que Moscou a déclaré être prêt à dialoguer avec les nouvelles autorités syriennes.

Inquiétudes concernant la sécurité

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, a déclaré : “Pour Poutine et le régime iranien, la chute d’Assad est un coup dur”. Lors d’une réunion d’une commission parlementaire européenne, Kallas a ajouté qu’il existait des préoccupations légitimes concernant les risques de violence sectaire et un retour de l’extrémisme en Syrie.

Les implications pour l’État islamique

La dissolution des prisons contrôlées par les Kurdes, où sont détenus des combattants de l’EI, pourrait accélérer un récent regain d’attaques de l’EI en Syrie et peut-être au-delà, posant un dilemme précoce pour Donald Trump.

Au cours du week-end, le président élu a posté sur les réseaux sociaux pour souligner son opposition à toute implication des États-Unis en Syrie : “Les États-Unis ne devraient rien avoir à voir avec cela. Ce n’est pas notre combat. Laissez-le se dérouler. Ne vous impliquez pas !”

Confrontation continue

Les États-Unis comptent environ 900 soldats dans le nord de la Syrie dans le cadre d’une mission de contre l’EI en partenariat avec les SDF. Dimanche, les forces américaines ont mené des dizaines de frappes aériennes sur 75 cibles de l’EI. Le chef du Commandement central américain, le général Erik Kurilla, a déclaré : “Il ne devrait y avoir aucun doute – nous ne permettrons pas à l’EI de se reconstituer et de profiter de la situation actuelle en Syrie.”

Ryan Crocker, un ancien ambassadeur américain en Syrie, a conclu : “Trump a dit que nous devrions rester en dehors du conflit, mais nous y sommes déjà. Cependant, notre capacité à rester là et à contenir l’EI est très remise en question.”

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