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Un documentaire choc sur le scandale Orpea diffusé sur France 2
La sortie du livre Les Fossoyeurs : révélations sur le système qui maltraite nos aînés de Victor Castanet en 2022 avait déjà suscité un véritable scandale en France. Trois ans après, ce travail d’investigation est porté à l’écran dans un documentaire en deux parties intitulé Les Fossoyeurs, au cœur du scandale des Ehpad, réalisé par Vincent Trisolini. Ce documentaire a été diffusé le mardi 25 mars sur France 2, révélant une nouvelle fois les dérives du groupe Orpea, leader des maisons de retraite et cliniques privées.
Révélations sur les dysfonctionnements graves du groupe Orpea
Victor Castanet avait déjà exposé en 2022, dans son enquête, les graves dysfonctionnements du groupe Orpea. Le documentaire reprend ces éléments en mettant en lumière :
- Des pratiques de maltraitance envers les personnes âgées.
- Des malversations financières au sein des établissements.
- Une gestion priorisant les profits au détriment du bien-être des résidents.
Ces révélations avaient provoqué un tollé dans la société française et déclenché des poursuites judiciaires contre le groupe et certains anciens dirigeants.
Vers plus de transparence et de contrôles renforcés
Face à ce scandale, le gouvernement a réagi en lançant un vaste plan de contrôle des Ehpad. L’objectif était clair : inspecter les 7 500 établissements français en deux ans, afin de garantir davantage de transparence et d’améliorer les conditions de prise en charge. Fin décembre 2024, 96 % de ces Ehpad avaient ainsi été contrôlés, principalement sur site dans les établissements présentant des signaux d’alerte, selon Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées.
Des témoignages accablants sur les conditions de travail
Au-delà des maltraitances sur les résidents, le documentaire donne la parole aux salariés, dont certains ont vécu des conditions de travail extrêmement difficiles. Carmen Menjivar, ancienne directrice d’un Ehpad Orpea à Bordeaux de 2008 à 2014, relate une expérience marquée par une pression constante pour maximiser les profits au détriment de la qualité des soins. Elle confie s’être sentie comme un « pion exécutant des règles prises en amont ».
Son licenciement brutal et expéditif, survenu peu après avoir exprimé ses doutes, a été vécu comme une véritable mise à mort psychologique. Ce témoignage illustre les tensions internes et les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels du secteur.
Des mesures législatives pour améliorer la prise en charge des aînés
En réponse aux scandales successifs, plusieurs mesures ont été adoptées, notamment la loi sur le bien-vieillir en 2024. Ce texte impose désormais des indicateurs de qualité pour évaluer la prise en charge dans les Ehpad, avec des exigences précises en matière de nutrition, tant sur la qualité que sur la quantité des repas servis.
Par ailleurs, une stratégie nationale 2024-2027 a été mise en place pour lutter contre les maltraitances dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Ce plan vise à briser le tabou entourant les abus subis par les personnes âgées, handicapées ou en situation de précarité.
Cependant, l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) souligne que, malgré ces avancées, l’État n’a pas encore proposé de solutions concrètes pour augmenter le nombre de professionnels, ce qui reste un enjeu majeur pour garantir un service de qualité aux personnes âgées et à leurs familles.