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VivaTech 2025 : La French Tech entre maturité et défis

by Sara
VivaTech 2025 : La French Tech entre maturité et défis
France

A l’heure de VivaTech (du 11 au 14 juin), la French Tech se trouve à un tournant majeur. Après des années d’hypercroissance, notamment en 2021 et 2022, les acteurs de ce secteur doivent aujourd’hui faire face à de nouveaux défis dans un contexte géopolitique tendu. Alors que la France aspire à renforcer sa souveraineté dans des domaines critiques tels que l’intelligence artificielle, le cloud et l’informatique quantique, il est essentiel de dresser un état des lieux de cette dynamique.

Une croissance modérée et des défis persistants

Selon le baromètre de Numeum, le premier syndicat professionnel des entreprises du numérique en France, la French Tech a créé plus de 18 000 nouveaux emplois en 2024, représentant une croissance annuelle de près de 6 %. Toutefois, cette augmentation masque une réalité plus nuancée, car elle est bien inférieure aux croissances observées en 2023 (+ 9,1 %) et 2022 (+ 14,4 %).

Des indicateurs préoccupants émergent : le nombre de fusions-acquisitions et d’introductions en Bourse de jeunes entreprises a chuté de 14,5 % l’année dernière. De plus, 64 défaillances ont été enregistrées, contre 43 en 2023. Les levées de fonds, elles aussi, semblent marquer le pas avec une estimation de 1,4 milliard d’euros pour le premier trimestre 2025, soit une baisse de 19 % par rapport à l’année précédente.

Un nouveau paradigme centré sur la rentabilité

Maya Noël, directrice générale de France Digitale, souligne que l’écosystème a connu une progression continue depuis quinze ans, mais que les années 2021 et 2022 étaient atypiques. Les « licornes » se multipliaient alors grâce à des levées de fonds spectaculaires, souvent au prix de lourdes pertes. Pierre-Eric Leibovici, cofondateur du fonds Daphni, affirme que le marché a besoin d’une nouvelle logique, axée sur la rentabilité plutôt que sur l’hypercroissance.

Des entreprises comme Doctolib et Swile témoignent de cette évolution, avec Doctolib annonçant pour la première fois des résultats publics malgré une perte de près de 54 millions d’euros. Ces exemples montrent que des modèles économiques viables émergent au sein de la French Tech.

Dépendance technologique et enjeux de souveraineté

Les financements sont loin de s’être taris pour certaines catégories de start-up. Les entreprises basées sur des avancées scientifiques majeures, comme Loft Orbital et Alice & Bob, continuent d’attirer des investisseurs. De plus, le secteur de l’intelligence artificielle se distingue par des jeunes pousses prometteuses qui rassemblent des fonds considérables, bien qu’elles restent en retrait par rapport à leurs homologues américaines.

Une étude du cabinet Asterès révèle que 80 % des dépenses en logiciels et services cloud en Europe bénéficient à des entreprises américaines. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la dépendance technologique du Vieux Continent.

Un sursaut collectif pour l’avenir

Face à ces défis, un alignement se dessine entre les entreprises européennes, comme en témoigne la proposition de la Commission européenne visant à créer un « 28e régime » pour les start-up. Parallèlement, l’initiative « Je choisis la French Tech » a été lancée pour favoriser les relations entre start-up et grands groupes, avec un objectif de 685 millions d’euros d’ici 2027.

En conclusion, la French Tech est à un moment charnière, où la maturité et la rentabilité deviennent des enjeux cruciaux pour son avenir. L’institutionnalisation des relations entre start-up, grands groupes et institutions publiques pourrait s’avérer déterminante dans ce processus.

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