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Les socialistes continuent de se déchirer sur leurs liens avec Jean-Luc Mélenchon. Réélu d’une très courte tête au poste de premier secrétaire, Olivier Faure a échoué ce week-end à réunifier le Parti socialiste. Le 81e congrès à Nancy a surtout de nouveau acté de profondes divergences sur le rapport à La France insoumise et la stratégie pour la présidentielle.
Des tensions palpables au congrès
Sur la scène du Palais des congrès, la photo était pourtant belle dimanche : Olivier Faure, élu pour la quatrième fois avec 51,15 %, côtoie, rose à la main, Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, qui a échoué pour la deuxième fois à prendre le parti. A ses côtés également, le chef des députés socialistes Boris Vallaud, qui a tenté de se poser en rassembleur.
Mayer-Rossignol refuse la « synthèse »
Bien que le parti ait évité le psychodrame du précédent congrès de Marseille, où Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure s’étaient écharpés pendant des jours, celui de Nancy n’a pas réussi à ramener la cohésion. Dans la matinée, Mayer-Rossignol a annoncé qu’il ne ferait pas la « synthèse » tant attendue avec la direction, qu’il a accusée de « prendre la responsabilité de diviser » le parti.
Les deux courants étaient proches d’un accord, mais le camp du maire de Rouen a voulu avoir une assurance écrite actant qu’il n’y aurait « pas d’accord national et programmatique » avec LFI en cas de législatives. Ce qu’Olivier Faure a refusé. « Je ne mettrai jamais un signe équivalent entre l’extrême droite et La France insoumise », a justifié le député Arthur Delaporte, proche du premier secrétaire.
Un congrès marqué par la division
Dans son discours de clôture, le patron des socialistes a déploré que ses adversaires aient voulu faire du congrès « un référendum pour ou contre La France insoumise ». Selon lui, cela « témoigne de la domination psychologique » de la gauche radicale sur eux. « Vous ne pourriez pas vous disputer à propos d’autres sujets que LFI ou moi ? », avait ironiquement déclaré Jean-Luc Mélenchon la veille.
Guedj s’en prend violemment à Mélenchon
Nicolas Mayer-Rossignol appelle à la rupture totale avec le mouvement mélenchoniste, affirmant préférer « perdre des élections » plutôt que « son âme ». Le député Jérôme Guedj a quant à lui accusé Jean-Luc Mélenchon, dont il fut un proche, d’être devenu « un salopard antisémite ».
Vers une candidature unique pour la présidentielle
Pour la présidentielle, Olivier Faure a martelé souhaiter une candidature unique « de Ruffin à Glucksmann, d’Autain à Tondelier, des socialistes aux écologistes ou aux communistes ». Ce point constitue encore une rupture avec Nicolas Mayer-Rossignol, qui plaide plutôt pour « une affirmation socialiste ». Les alliances de gauche Nupes (en 2022) et du Nouveau Front populaire (en 2024) semblent donc très loin d’être à nouveau à l’ordre du jour.