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En Sicile, un projet de loi soutenu par le gouvernement de Renato Schifani visant à tripler les salaires des présidents des participations régionales a été massivement rejeté par l’Assemblée régionale sicilienne. Ce rejet marque un échec important pour la majorité, mise en difficulté par un vote secret qui a révélé des dissensions internes.
Un rejet net malgré la majorité initiale
Le texte de loi proposait d’augmenter significativement les indemnités des présidents des sociétés participées par la Région Sicilienne. Seize députés seulement ont voté en faveur de cette hausse, tandis que 39 ont voté contre, dont 14 issus de la majorité elle-même, grâce au vote secret. Ce résultat témoigne d’une forte opposition non seulement des partis adverses, mais aussi d’une partie des élus du gouvernement Schifani.
Nello Di Pasquale, député régional du Parti démocrate, a souligné que le vote secret a permis aux parlementaires de s’exprimer en faveur des Siciliens plutôt que du gouvernement. Selon lui, ces présidents ne méritaient pas une « indemnité triplée » compte tenu de leurs performances. Antonio De Luca, porte-parole du Mouvement 5 étoiles, a quant à lui dénoncé ce projet comme un « cadeau aux recalés de la politique », rappelant que ces postes sont souvent occupés par des personnes non élues.
Des compensations financières contestées
Le projet de loi voté en commission des Finances comprenait une disposition clé : l’introduction d’un « compensé additionnel ». Cette mesure aurait doublé, voire triplé, la rémunération de base des présidents, répartis en trois catégories :
- Fascia A : augmentation de 27 000 euros à 81 000 euros environ (27 000 euros + 27 000 euros supplémentaires + 56 000 euros variables)
- Fascia B : passage de 14 000 euros à 42 000 euros
- Fascia C : de 7 000 euros à 21 000 euros
Ce « compensé variable individuel » dépendait de l’atteinte d’objectifs économiques, financiers et de gestion, ce qui permettait de tripler le salaire de base. Nello Di Pasquale a dénoncé ces montants, supérieurs à ceux perçus par un député, et a qualifié le système de « sous-gouvernement parfait » destiné à récompenser des politiciens battus aux élections.
Implications politiques et financières
Ce rejet est perçu comme une victoire nette de l’opposition et une remise en cause de la gestion financière par la majorité Schifani. Antonio De Luca a critiqué l’arrogance du gouvernement qui, selon lui, a privilégié ce projet au détriment de la gestion de problèmes graves en Sicile, tels que la crise sanitaire, la sécheresse imminente et la hausse des factures énergétiques qui pèsent sur les ménages.
Le refus de cette hausse permet également d’éviter une augmentation des dépenses publiques, alors que la majorité a déjà été accusée d’avoir multiplié les coûts inutiles ces dernières années.