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François Bayrou présente un plan d’économie pour 2026

by Sara
François Bayrou présente un plan d'économie pour 2026
France

François Bayrou, Premier ministre, a annoncé ce mardi 27 mai la présentation prochaine d’un plan de redressement des finances publiques sur une période de trois à quatre ans, attendu pour le mois de juillet. Lors de son intervention, il a également marqué ses distances avec Emmanuel Macron et Gabriel Attal sur la gestion de la question de l’islam en France.

Un plan d’économies à moyen terme

Connu pour son habileté à temporiser, François Bayrou a multiplié les références au rugby pour illustrer sa stratégie politique, tentant de gagner du temps face aux multiples tensions qui entourent le gouvernement. Invité durant plus d’une heure sur BFMTV et RMC, il a notamment confirmé son engagement à réaliser 300 millions d’euros d’économies dès le 1er octobre, malgré la colère persistante des taxis mécontents des nouvelles règles de remboursement du transport sanitaire.

« On peut tout à fait obtenir une situation dans laquelle on obtient les économies demandées, et même davantage », a assuré le chef du gouvernement, tout en soulignant que les discussions avec la profession se poursuivront. Il s’est montré empathique envers ces « hommes et femmes qui travaillent » et « n’ont pas bonne presse », décalant ainsi la résolution concrète du problème.

Le défi des 40 milliards d’euros d’économies

Le véritable casse-tête reste la nécessité de trouver entre 40 et 50 milliards d’euros d’économies pour 2026, afin de ramener le déficit public à 4,6 %. Sur ce point, François Bayrou est resté volontairement flou : « Au début du mois de juillet, je proposerai aux Français un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années », a-t-il répété, prévenant que « tout le monde va devoir faire des efforts » sans préciser quelles catégories seraient concernées.

Interrogé à plusieurs reprises sur les retraités et la suppression éventuelle de leur abattement de 10 % sur l’impôt sur le revenu, il a répondu : « Je ne ciblerai pas une catégorie de Français à l’exception des autres. » La piste évoquée reste un « rééquilibrage » des dépenses publiques et sociales, avec une ouverture à une augmentation de la TVA pour compenser une baisse des cotisations sur le travail, une idée qualifiée favorable par Bayrou.

Il souhaite que les partenaires sociaux prennent part à cette réflexion, laissant ainsi la porte ouverte à une « TVA sociale », concept déjà évoqué par Emmanuel Macron début mai.

Mobiliser l’opinion publique contre les oppositions

Pour éviter un affrontement direct à l’Assemblée nationale, François Bayrou cherche à sensibiliser l’opinion publique : « Je cherche la prise de conscience des Français », a-t-il déclaré, espérant que « un nombre substantiel de Français mesureront qu’on ne peut pas continuer comme ça ». Il rappelle que le pays dépense chaque mois environ 10 % de plus que ses recettes, tentant ainsi d’instaurer un climat favorable à l’adoption d’une politique d’austérité budgétaire.

Son idée d’organiser un référendum sur les finances publiques, bien que fraîchement accueillie par Emmanuel Macron, reste ferme : « Je vous promets que je vais en parler avec lui. » Cette manœuvre vise à gagner du temps face à la menace d’une motion de censure qui pourrait être déposée à l’automne par la gauche et le Rassemblement national.

Tensions sur la question de l’islam et échanges avec Emmanuel Macron

Le Premier ministre, François Bayrou, à Paris le 24 mai 2025

Sous pression sur le budget, François Bayrou n’a pas hésité à répondre aux critiques d’Emmanuel Macron, qui avait exprimé sa colère face aux propositions du gouvernement concernant l’entrisme islamiste, jugées insuffisantes lors du conseil de défense du 21 mai. Bayrou a défendu son approche en évoquant des « faits inquiétants » relevés dans un rapport de deux hauts fonctionnaires portant sur les Frères musulmans.

Il a également critiqué les mesures proposées par Gabriel Attal, président des députés Ensemble pour la République, notamment l’idée d’interdire le port du voile aux mineures de moins de 15 ans, qualifiant cette proposition d’incompréhensible et dénonçant « l’air saturé » des surenchères sur le sujet.

Le Premier ministre a affirmé ne pas vouloir faire de l’islam « un sujet de fixation de la société française », rejetant les polémiques qui alimentent les débats publics.

Gestion des tensions au sein du gouvernement

François Bayrou a aussi dû calmer les esprits au sein de sa majorité en recadrant Sophie Primas, sa porte-parole, dont les propos sur « la fin du macronisme » ont choqué les députés Renaissance. « Je lui ai dit que ce n’était pas les déclarations les plus justes qu’on pouvait trouver », a-t-il reconnu, tout en assurant que la diversité des opinions au sein du gouvernement reflète les sensibilités du pays.

Concernant la récente proposition de loi sur l’aide à mourir, votée ce mardi après-midi, Bayrou a indiqué qu’il s’abstiendrait s’il était député. Par ailleurs, il a évoqué une « cyberattaque » visant son site internet, où il a publié des éléments censés le disculper dans l’affaire Notre Dame de Betharram, sans toutefois préciser à quels acteurs il faisait allusion en s’interrogeant : « Pourquoi ne veulent-ils pas qu’on les montre ? »

source:https://www.liberation.fr/politique/sur-bfmtv-francois-bayrou-remet-leconomie-au-centre-du-village-majorite-20250527_XQXELB55HJEZ3NK2XHGUD3XS3A/

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