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Depuis l’entrée en vigueur en 2017 de l’ordonnance sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD, RS 817.022.11), la Suisse impose une limite stricte de 1000 unités formant colonie (UFC) de Legionella spp. dans l’eau de douche. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ainsi que l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) ont publié des recommandations ciblées, notamment pour les établissements médicaux-sociaux (EMS), où une valeur indicative inférieure à 100 UFC est conseillée afin de limiter les risques de légionellose. Malgré ces mesures, plusieurs centaines de cas continuent d’être recensés chaque année dans le pays.
Analyse des échantillons d’eau de douche
Sur 810 échantillons d’eau de douche analysés, 11,7 % présentaient une concentration en Legionella spp. supérieure à la limite maximale autorisée de 1000 UFC. Cette proportion est presque identique entre les deux principaux types d’établissements étudiés : 11,6 % pour les EMS et 11,9 % pour les hôtels.
En considérant qu’au moins trois prélèvements étaient effectués par établissement, on observe que 22,8 % des établissements dépassaient cette valeur maximale dans au moins un échantillon. Ce dépassement est légèrement plus fréquent dans les EMS (24,1 %) que dans les hôtels (21,4 %).
Il est cependant encourageant de noter qu’environ un établissement sur six ne présentait aucune trace détectable de légionelles. De plus, 55 % des établissements respectaient la valeur indicative recommandée de 100 UFC, ce qui est particulièrement crucial pour la sécurité des résidents dans les EMS.
Obligations et pratiques d’autocontrôle
La prévention de la contamination par Legionella spp. passe par un autocontrôle rigoureux des entreprises. Celui-ci comprend l’identification des risques, la mise en œuvre de mesures préventives et la planification d’analyses régulières adaptées au niveau de danger. Pourtant, cette pratique obligatoire n’a pas été respectée de manière satisfaisante, particulièrement dans 75 % des hôtels inspectés et dans un peu plus de 50 % des établissements médicaux-sociaux.
Gestion et recommandations pour la prévention
Les résultats soulignent que la gestion de la légionellose reste insuffisante dans de nombreux cas. Les mesures en place ne permettent pas toujours de maintenir durablement la concentration en légionelles en dessous du seuil maximal de 1000 UFC. Par exemple, la température de l’eau chaude au niveau des douches devrait être maintenue à au moins 50 °C, idéalement 55 °C, pour limiter le développement des bactéries.
L’OFSP et l’Association suisse des professionnels de l’eau, du gaz et de la chaleur (SVGW) recommandent l’utilisation de fiches d’information, de listes de contrôle et d’autres outils pour optimiser la prévention. Ces mesures doivent impérativement être intégrées dans l’autocontrôle des établissements, avec des vérifications régulières par des prélèvements d’échantillons afin d’évaluer leur efficacité.
Surveillance et contrôles continus
Les autorités suisses chargées du contrôle des denrées alimentaires ainsi que l’inspection alimentaire du Liechtenstein poursuivront les contrôles aléatoires sur la qualité de l’eau de douche dans les lieux publics. Elles veilleront également à ce que les entreprises respectent efficacement les procédures d’autocontrôle.
Contacts pour plus d’informations
Suisse alémanique : Matthias Beckmann, chimiste cantonal GR, T +41 81 257 26 71
Suisse romande : Dr. Linda Bapst, chimiste cantonale VS, T +41 27 606 49 55
Suisse italienne : Dr. Nicola Forrer, chimiste cantonale TI, T +41 91 814 61 14
Rôle du contrôle officiel des denrées alimentaires en Suisse
Les autorités cantonales réalisent inspections et analyses en laboratoire pour garantir la conformité aux exigences légales, sous la supervision des chimistes cantonaux. Ce dispositif assure la sécurité alimentaire ainsi que la protection des consommateurs sur tout le territoire helvétique.