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Washington Post révèle que l’attaque de Koursk freine les négociations russo-ukrainiennes
Un rapport du Washington Post, basé sur les déclarations de responsables, indique que les négociations entre la Russie et l’Ukraine, prévues à Doha pour établir un cessez-le-feu temporaire, ont été reportées en raison de l’incursion ukrainienne à Koursk, en Russie. Le président russe, Vladimir Poutine, a promis de adopter une position plus ferme concernant les négociations suite à cette attaque.
L’Ukraine avait proposé de reprendre les discussions, mais le Qatar a rejeté l’idée d’organiser des négociations avec un seul côté, préférant attendre le retour du côté russe. Ce dernier a reporté les pourparlers, sans les annuler, en raison de ce qu’il a qualifié de montée des tensions de la part ukrainienne.
Contexte des négociations
Selon le rapport, ces négociations, que le Qatar a préparées pendant deux mois, visaient à établir un cessez-le-feu partiel, permettant à chaque pays de se rétablir. Alors que les deux parties semblaient prêtes à négocier, la situation a changé à cause de l’attaque, augmentant la pression sur le succès de la « coup d’audace » du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Koursk.
Ces négociations interviennent alors que les deux camps font face à des problèmes énergétiques avec l’arrivée de l’hiver. La Russie a bombardé des centrales électriques en Ukraine avec des missiles et des drones pendant plus d’un an, causant d’importants dégâts et des coupures de courant fréquentes à travers le pays. Parallèlement, l’Ukraine a attaqué des raffineries et des dépôts de pétrole russes, entraînant une baisse de 15 % de la production pétrolière de Moscou et une augmentation des prix du gaz à l’échelle mondiale.
En revanche, les dommages subis par le réseau énergétique ukrainien sont plus graves, le pays ayant perdu environ 9 GW des 18 GW nécessaires pour l’hiver à cause des frappes aériennes russes. Les responsables ukrainiens estiment que l’approvisionnement en électricité pourrait se limiter à 5 à 7 heures par jour, voire moins, pendant les mois froids.
Perturbation des négociations et avenir incertain
Avec la perte d’opportunités de négociation due à l’attaque à Koursk, le destin de l’Ukraine pour l’hiver dépend désormais du hasard. Un responsable ukrainien a exprimé que « notre seule chance de traverser l’hiver repose sur le fait que la Russie ne cible plus notre réseau électrique. »
Cependant, le rapport souligne qu’il reste davantage de possibilités pour des négociations futures. Certains analystes russes estiment que le contrôle par l’Ukraine de certaines terres russes dans la région de Koursk pourrait renforcer sa position lors des négociations à venir, à condition que les forces ukrainiennes consolident leurs défenses dans la région pour assurer leur maintien.
Néanmoins, des analystes militaires doutent de la capacité des forces ukrainiennes à maintenir le contrôle sur les terrains russes, notant que l’attaque ukrainienne n’a pas réussi à attirer les troupes russes loin du front du Donbass, où les succès russes se poursuivent, contrairement à l’espoir de Zelensky.
Appels à la paix et conditions en jeu
Une prochaine conférence de paix est prévue en Ukraine cet automne, après celle de juin où le Qatar avait proposé un cessez-le-feu. Ce sommet pourrait témoigner de la volonté de Kiev de négocier avec Moscou. Zelensky a conditionné ces négociations au retrait des troupes russes de tous les territoires ukrainiens, y compris la Crimée, annexée par la Russie en 2014.
De son côté, Poutine exige que l’Ukraine cède quatre territoires, dont certains ne sont pas actuellement occupés par les forces russes. À l’heure actuelle, la Russie contrôle environ 20 % de l’Ukraine. Le Qatar avait prévu de rencontrer séparément les délégations ukrainienne et russe avant de tenter de les rapprocher.