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Les droits des détenus sont gravement mis à mal dans les prisons françaises, où la densité carcérale atteint des niveaux alarmants, selon un rapport publié ce jeudi par la défenseure des droits, Claire Hédon.
Un constat alarmant
Dans un communiqué, la défenseure des droits dénonce « des atteintes aux droits graves et répétées » subies par les détenus. Elle souligne que son institution, chargée de veiller au respect des droits et libertés, reçoit de plus en plus de plaintes de la part des détenus. En 2023, ses 150 délégués dans les prisons françaises ont traité 7 878 dossiers.
Des chiffres préoccupants
La surpopulation carcérale entraîne une atteinte à la dignité des détenus. « Il n’y a jamais eu autant de personnes en prison », affirme-t-elle, avec 79 631 détenus en France au 1er octobre, selon les données de l’administration pénitentiaire.
200 % d’occupation dans certaines prisons
La densité carcérale moyenne est de 127,9 %, atteignant même 200 % dans certains établissements. Ces chiffres sont « extrêmement préoccupants » car les installations sont parfois vétustes, avec des cas d’infestation par des rongeurs et des punaises de lit.
Des services publics en détresse
Cette saturation des prisons aggrave le manque de personnel, notamment dans les services de santé qui sont « dépassés » et ne peuvent garantir une prise en charge adéquate pour tous les détenus. La surpopulation « conduit à une défaillance de tous les services publics auxquels doivent pouvoir accéder les détenus », souligne Claire Hédon.
Appels à l’action
La défenseure des droits appelle les pouvoirs publics à agir de manière urgente, en privilégiant les peines alternatives à la prison, comme les travaux d’intérêt général. Elle demande également un contrôle interne au sein de l’administration pénitentiaire pour assurer le respect de la déontologie par ses agents.
Fouilles intégrales et vulnérabilité des détenus
Le recours aux fouilles intégrales est jugé « massif » et devrait rester « exceptionnel », selon le communiqué. Cette pratique est dénoncée comme étant « humiliante et dégradante ». Pour aider les détenus à mieux connaître leurs droits, la défenseure publie un recueil de fiches explicatives qui sera accessible dans les bibliothèques des établissements pénitentiaires.
Une situation préoccupante
Début octobre, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a également dénoncé la situation « préoccupante » des prisons en France, avec des recours « limités et faiblement mobilisés » contre les conditions indignes de détention.
La surpopulation chronique des prisons avait conduit à la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2020, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux recours pour les détenus estimant que leurs conditions de détention sont indignes.