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Dans un récent entretien, Nicolas Sarkozy a exprimé sa vive opposition à la nomination de François Bayrou à Matignon, révélant ainsi les tensions persistantes entre les deux hommes. Ancien député, ministre et maire de Pau depuis 2014, Bayrou a été officiellement nommé Premier ministre le 13 décembre, succédant à Michel Barnier, qui avait été en fonction brièvement.
Une nomination controversée
Alors que François Bayrou se prépare à former un nouveau gouvernement, son arrivée à Matignon n’est pas unanimement saluée. Nicolas Sarkozy a qualifié cette nomination de « spectacle affligeant pour la France », ajoutant : « Je suis désolé pour la France […] et désolé pour le président de la République, qui se soumet lui-même à des combinaisons que personne ne peut comprendre ». Ces propos soulignent le désaccord majeur entre les deux figures politiques.
Une animosité de longue date
Les relations entre Sarkozy et Bayrou sont tendues depuis des années. Sarkozy a longtemps perçu Bayrou comme un traître, notamment lorsqu’il avait appelé à voter contre lui lors de l’élection présidentielle de 2012. De son côté, Bayrou n’a pas hésité à critiquer Sarkozy dans son livre *Abus de pouvoir*. Dans son propre ouvrage, *Le Temps des tempêtes*, Sarkozy a écrit que Bayrou « a toujours trahi ceux qu’il a choisis », insinuant que le nouveau Premier ministre pourrait également décevoir Emmanuel Macron.
Les tractations autour de la nomination
Malgré ses efforts pour influencer la décision, Sarkozy n’a pas réussi à empêcher la nomination de Bayrou. Il avait soutenu la candidature de Sébastien Lecornu, l’ancien ministre des Armées, qu’il jugeait plus en phase avec Les Républicains. Toutefois, Emmanuel Macron a opté pour Bayrou, laissant Sarkozy avec un sentiment de « gâchis ».
Un parcours politique chargé
François Bayrou, qui a exercé un poids considérable dans la politique française, a été ministre à 21 reprises. Son dernier gouvernement sous le mandat de Léon Blum en 1938 a été marqué par une durée bien plus courte que celle de son prédécesseur Michel Barnier. Bayrou est désormais confronté à la tâche difficile de prouver sa loyauté et son efficacité en tant que Premier ministre.