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Prison ferme requise pour Rodrigue Petitot en Martinique

by Sara
France

Au moins trente mois de prison, dont quinze avec sursis, ont été requis contre Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère en Martinique, qui comparaissait détenu mercredi pour « menaces et actes d’intimidation » envers le préfet du territoire.

Demandes du Procureur

La procureure, Odile de Fritsch, a requis pour Petitot « une peine qui ne sera pas inférieure à trente mois d’emprisonnement, dont quinze maximum » avec sursis, assortie d’un sursis probatoire de deux ans et d’un maintien en détention. La décision du tribunal de Fort-de-France a été mise en délibéré à vendredi à 8 heures locales (13 heures à Paris).

Elle a également demandé la confiscation des biens saisis et une interdiction pour Petitot de s’approcher de la résidence préfectorale ou d’entrer en contact avec les victimes qui se sont constituées parties civiles. « Il eût été naturellement préférable que la décision soit rendue ce jour », a déclaré à l’AFP Eddy Arneton, l’un des cinq avocats du prévenu. « Nous attendons la décision sereinement », a-t-il ajouté.

Contexte des Accusations

Petitot est accusé d’avoir tenté le 11 novembre dernier de rencontrer le ministre chargé des Outre-mer de l’époque, Jean-Noël Buffet, qui était en visite pour quatre jours en Martinique. Cette tentative est survenue après des mois de tensions et plusieurs nuits d’émeutes en marge des manifestations contre le coût élevé des denrées alimentaires sur l’île. Pendant un face-à-face tendu, le préfet Jean-Christophe Bouvier avait refusé d’accéder à la demande du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).

Réactions au Procès

« C’est le procès de l’atteinte à l’autorité de l’Etat », a déclaré la procureure en débutant son réquisitoire. « Il s’agit d’une rébellion en réunion parfaitement constituée. » Murielle Renar-Legrand, bâtonnière du barreau de Fort-de-France et avocate de quatre policiers qui se sont constitués parties civiles, a dénoncé les « dérives insupportables » d’un mouvement pourtant « parfaitement légitime ». « M. Petitot n’est pas un Robin des bois, il n’est pas Nelson Mandela. C’est juste un prévenu de droit commun », a-t-elle affirmé.

En défense, Mélanie Luce a rétorqué que « la justice doit servir à autre chose qu’à museler la contestation sociale ». Petitot, avant son procès, avait soutenu depuis son box : « On veut incarcérer le symbole de la vie chère. Tout est fait pour éteindre le vrai combat. » Il a également nié être l’auteur de violation de domicile, affirmant que la barrière était ouverte à son arrivée. Les images de la caméra de surveillance présentées durant l’audience ont confirmé ce point.

Antécédents Judiciaires

Dans un dossier différent, Rodrigue Petitot a été condamné en décembre dernier à dix mois de prison ferme aménageable pour intimidation à l’encontre de maires de Martinique. Des émeutes se sont produites à plusieurs reprises ces derniers mois sur l’île, où les denrées alimentaires sont en moyenne 40 % plus chères qu’en Hexagone, selon l’Insee.

Rodrigue Petitot | Martinique | Justice | Vie Chère | Manifestations | France

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