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Urgence à Gaza : 14 000 corps sous les décombres à récupérer
Les intervenants humanitaires du service de défense civile palestinien s’engagent dans des missions périlleuses pour sauver des vies des conséquences de la guerre d’extermination qui frappe Gaza, un conflit qui dure depuis 470 jours. Pendant cette période, Israël a largué 100 000 tonnes d’explosifs, entraînant plus de 48 000 morts.
Dans une interview accordée à Al Jazeera, le directeur général du service de défense civile à Gaza, le général Abdel Aziz Al-Attar, a évoqué les besoins urgents pour récupérer les corps de plus de 14 000 disparus sous les décombres. Il a également souligné le danger qui menace les citoyens contraints de vivre parmi les ruines de leurs maisons en danger d’effondrement.
Les pertes du service de défense civile
Dès le début de l’agression sur Gaza, le service de défense civile a mobilisé toutes ses équipes, travaillant sans relâche malgré les dangers d’attaques israéliennes directes. Selon le général Al-Attar, 99 membres du personnel ont été tués pendant le conflit, et 319 autres ont été blessés. De plus, 27 membres ont été arrêtés, en violation des lois internationales qui protègent les travailleurs humanitaires.
Il a également précisé que 48% du personnel du service de défense civile a été perdu, entre morts, blessés et prisonniers. Certains ont même perdu des membres à cause des frappes. Le service a besoin de renforts humains pour poursuivre sa mission, car la demande d’assistance est aussi cruciale que celle des hôpitaux, malgré les risques élevés encourus par les équipes sur le terrain.
Des missions urgentes continuent
Bien que le cessez-le-feu soit en vigueur, les équipes de défense civile continuent de travailler pour récupérer les corps de plus de 14 000 victimes encore sous les décombres, une tâche qualifiée de la plus difficile par Al-Attar.
Il a lié l’achèvement de cette mission à la nécessité pour les forces d’occupation d’autoriser l’entrée de l’équipement essentiel pour les opérations de sauvetage, conformément au protocole humanitaire du cessez-le-feu. « Il est impossible de récupérer autant de corps sans que les forces d’occupation permettent l’entrée d’équipements lourds tels que des excavatrices », a-t-il insisté.
Le directeur a appelé les médiateurs et les garants du cessez-le-feu ainsi que les organisations humanitaires internationales à intervenir pour faciliter l’accès à ces équipements, afin de préserver la dignité des victimes et de les enterrer dignement.
Un plan de 100 jours a été mis en place pour récupérer tous les corps, en collaboration avec des équipes de soutien arabes, mais cela dépendra de la coopération des forces israéliennes pour permettre l’entrée de l’équipement à Gaza.
Risques persistants pour les citoyens
Les dangers persistent pour des milliers de citoyens dans les provinces de Gaza, en raison de la présence de centaines de maisons menacées d’effondrement. Al-Attar a exprimé ses craintes concernant la sécurité des habitants vivant sous ces structures endommagées, qui ont dû y retourner faute d’alternatives.
Récemment, des vents violents ont provoqué l’effondrement d’un mur, tuant un enfant et blessant d’autres. En septembre, un bâtiment de cinq étages s’est effondré sur des habitants qui avaient été contraints de revenir y vivre, causant la mort de cinq personnes. Les équipes de sauvetage n’ont pas pu récupérer les corps, qui sont restés sous les décombres.
Al-Attar a averti que ce scénario pourrait se répéter avec de nombreuses autres maisons, notamment dans le nord de Gaza, où 90% des infrastructures ont été détruites. Les habitants vivent désormais entre les décombres, exposés à des risques d’explosions de munitions non explosées.
Les conditions de vie des Palestiniens à Gaza restent extrêmement difficiles, surtout en hiver, où les tentes se sont effondrées à cause des tempêtes. Une intervention est nécessaire pour mettre fin à cette souffrance qui dure depuis le début des hostilités.