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Alternatives à une ligne à haute tension en Camargue : enjeux et solutions

by Sara
France

Fos-sur-Mer, fondée dans les années 50 pour soutenir l’industrie lourde et la pétrochimie, souffre depuis longtemps d’une image ternie par ses émissions de fumées noires, devenant la deuxième zone industrielle la plus émettrice de gaz à effet de serre en France. Face aux enjeux de décarbonation, des actions s’imposent pour réduire ces émissions, un défi lancé il y a cinq ans et qui doit se poursuivre. Jean-Michel Diaz, président du Groupement maritime et industriel de Fos et directeur Sud PACA-Corse chez TotalEnergies, souligne l’engagement de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 35 % d’ici 2030.

Les projets d’énergie renouvelable à Fos-sur-Mer

En parallèle de cette transformation, plusieurs projets émergent, notamment des initiatives de production d’énergie solaire avec Carbon, de production d’acier vert avec GravitHy, et d’hydrogène vert avec H2V. Ces projets pourraient générer entre 15 et 20 milliards d’euros d’investissements.

Les besoins croissants en électricité

Pour soutenir ces initiatives, la demande en électricité ne cesse d’augmenter. La décarbonation des usages domestiques, de la mobilité et des data centers requiert d’importantes quantités d’électricité. Selon Christophe Berassen, directeur du centre Développement et Ingénierie de RTE Marseille, 60 % de l’électricité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur provient de l’extérieur, principalement de la Vallée du Rhône.

RTE prévoit de transporter 3.700 mégawatts supplémentaires, avec un total de 6.000 mégawatts en ajoutant des énergies renouvelables. Pour cela, l’installation d’une ligne aérienne à très haute tension de 400.000 volts entre Jonquières-Saint-Vincent et Fos-sur-Mer est envisagée, un projet qui suscité des réactions mitigées.

Une opposition croissante au projet de ligne aérienne

Ce projet déplaît à de nombreux acteurs économiques, y compris des agriculteurs et des défenseurs de l’environnement, ainsi que des élus du Pays d’Arles. L’impact visuel de cette ligne sur un territoire qui emploie 47.600 personnes dans le secteur concurrentiel est une source d’inquiétude. Clément Lajoux, responsable de la Copa 13, souligne que « la ligne aura forcément un impact sur le foncier », affectant l’élevage extensif.

Les craintes concernant la biodiversité, essentielle pour l’attractivité de la région, sont également omniprésentes. Jean-Luc Moya, membre de l’alliance méditerranéenne des zones humides, met en lumière la présence de 400 espèces d’oiseaux en Camargue, soulignant que la biodiversité ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la décarbonation.

Alternatives à la ligne aérienne

Face à ces préoccupations, un projet alternatif a émergé, visant à enfouir une ligne de moindre tension de 2 gigawatts. Ce tracé, décidé collaborativement par les agriculteurs et les défenseurs de l’environnement, pourrait également relancer le projet Midi Provence, qui envisagerait le transport de 2 gigawatts sous la mer.

Pour Michel Peronnet, l’ingénieur derrière cette solution, il est crucial de relativiser les coûts, qui seraient 10 à 12 fois plus élevés pour la solution alternative par rapport à la ligne aérienne initialement prévue.

La lutte contre le projet aérien

Les opposants à la ligne aérienne prévoient de s’opposer par voie juridique, en s’appuyant sur les protections de la Camargue. Clément Lajoux a exprimé sa détermination à mener cette bataille, avec la possibilité d’actions militantes pour bloquer le projet. Les autorités, dont l’ancien Préfet de région, Christophe Mirmand, ont lancé des études pour évaluer les besoins en électricité et instaurer un dialogue pour trouver des compromis.

Un avenir incertain pour la décarbonation

La question demeure : les préoccupations des opposants seront-elles entendues ? Dans le monde industriel, l’impatience grandit face à la nécessité de la ligne de 400.000 volts. Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille Provence, insiste sur l’urgence d’une décision, alors que certains projets envisagent de s’installer ailleurs en raison de l’incertitude sur la capacité électrique.

Fos-sur-Mer

Ligne À Haute Tension | Camargue | Décarbonation | Énergie Renouvelable | Biodiversité | France
source:https://region-sud.latribune.fr/economie/2025-03-14/en-camargue-une-solution-alternative-emerge-face-au-projet-de-ligne-a-haute-tension-1020574.html

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