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Rien ne laissait présager que le plus beau jour de la vie de Jessica tournerait au cauchemar. Partie de Rio avec l’espoir insensé de retrouver une grand-mère qu’elle n’a jamais connue, Jessica pensait avoir atteint son but en découvrant Hava sur une falaise en Israël. Mais quelques heures plus tard, ce bonheur si chèrement conquis est brisé net : la jeune femme est arrêtée pour vol et menacée d’être renvoyée au Brésil.
Les émotions au cœur de Viva a Vida
Dans Viva a Vida, l’émotion ne naît pas seulement des retrouvailles. Elle explose lorsque le récit bascule, alors que tout semble enfin apaisé. Jessica, marquée par les abandons successifs de son père et la mort tragique de sa mère, pensait enfin pouvoir s’ancrer quelque part. Mais la justice, elle, ne connaît pas les miracles familiaux. Emmenée par les autorités à l’aéroport, elle est sur le point d’être arrachée une seconde fois à ceux qu’elle aime. Et c’est là qu’un personnage inattendu va bouleverser l’équilibre du film.
Le retour de Benjamin : un geste qui répare toute une génération
Pendant longtemps, Benjamin, le grand-père de Jessica, a incarné l’immobilisme. Loin du jeune motard fou amoureux d’Hava qu’il fut jadis, il n’était plus que l’ombre de lui-même, incapable de pardonner, de comprendre ou d’avancer. Il a refusé de croire que Jessica était sa petite-fille, douté de ses intentions, et préféré la fuir plutôt que de l’accepter.
Mais c’est justement ce rejet initial qui rend son retour final si puissant. Lorsque Benjamin débarque à l’aéroport, en veste de cuir, sur sa moto, c’est bien plus qu’une entrée dramatique. C’est une résurrection symbolique. Il ne sauve pas seulement Jessica de la déportation. Il sauve sa mémoire, celle de sa fille Deborah, qu’il avait perdue, et il restaure un lien familial brisé par les silences et les regrets. En payant la dette de Jessica, il paye en réalité sa propre culpabilité. Ce moment agit comme une catharsis silencieuse : Benjamin agit enfin, et son geste a valeur d’aveu, de pardon et de transmission.
Une fin ouverte où chacun choisit d’aimer plutôt que de fuir
Lorsque la police relâche Jessica, l’étreinte qui s’ensuit avec Hava referme un cercle familial égaré depuis trop longtemps. Mais cette fin ne se contente pas d’un happy ending traditionnel : elle fait le choix de montrer que le pardon n’est pas un acte magique, mais une décision consciente. Si Hava reconnaît immédiatement Jessica comme sa petite-fille, c’est parce qu’elle lit dans ses yeux le reflet de sa propre fille. Et si Benjamin finit par intervenir, c’est parce qu’un vieux cliché lui rappelle ce qu’il a perdu.
Ce n’est pas un hasard si Viva a Vida se termine sur l’image de Benjamin retrouvant son esprit d’aventure, en blouson noir, comme aux premiers jours. Hava, elle aussi, sourit à nouveau. Et Jessica ? Elle regarde ces deux figures renaissantes avec un mélange de surprise, de gratitude et de soulagement. Elle n’a pas seulement trouvé une famille. Elle a, en quelque sorte, réanimé une histoire d’amour et de filiation que tout le monde croyait morte. Son geste initial — voler un collier pour financer ce voyage — n’était pas un crime, mais un appel à l’aide.
Un message d’espoir
Ce final rappelle qu’on peut choisir d’aimer même quand tout semble perdu. Que le passé, aussi douloureux soit-il, peut être réécrit si l’on ose le confronter. Et que parfois, il faut partir à l’autre bout du monde pour retrouver ceux qui auraient dû être là depuis toujours.