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Le gouvernement va être contraint de revoir sa copie sur la Nouvelle-Calédonie. Sans surprise, le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) a confirmé mercredi qu’il rejetait l’accord signé début juillet avec l’État et les non-indépendantistes.
Le rejet du projet d’accord Bougival
Le FLNKS « rejette formellement le projet d’accord de Bougival, en raison de son incompatibilité avec les fondements et acquis de notre lutte », a indiqué Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, depuis Nouméa après que la décision a été prise lors d’un congrès extraordinaire du mouvement samedi.
Un accord signé sous l’égide de Manuel Valls
Signé le 12 juillet sous l’égide du ministre des Outre-mer Manuel Valls, l’accord prévoit notamment la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » et d’une nationalité calédonienne, ainsi qu’une possibilité de transfert des compétences régaliennes (monnaie, justice, police). Mais il ne prévoit pas de nouveau référendum sur l’indépendance, suscitant une levée de boucliers chez les militants indépendantistes.
Sans attendre l’officialisation de ce rejet, Manuel Valls avait annoncé dimanche se rendre « la semaine du 18 août » en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord, qu’il présente comme « un compromis historique, fruit de mois de travail […] avec toutes les délégations, y compris celle du FLNKS ».
Christian Tein en colère contre la méthode Macron
En visioconférence depuis Mulhouse, où il a été incarcéré pendant près d’un an, le président du FLNKS, Christian Tein, a dénoncé « un accord à marche forcée proposé par Macron ». « On n’a pas tiré les leçons de ce que le pays a traversé. On ne peut pas construire un pays comme ça et nous mettre dans le corner. C’est humiliant pour le peuple kanak », a déploré le dirigeant, qui reste frappé par une interdiction de se rendre en Nouvelle-Calédonie.
Le FLNKS souhaite « ouvrir le dialogue » pour la « signature d’un accord de Kanaky le 24 septembre 2025 », conduisant « à l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté avant l’élection présidentielle de 2027 », a mis en avant Dominique Fochi. Il a également insisté sur la tenue de discussions « sous la supervision » de Christian Tein. Libéré de prison le 13 juin, il reste mis en examen pour son rôle présumé dans les émeutes de l’an dernier. Le leader politique a toujours nié avoir appelé à la violence.
Dialogue et prochaines étapes
Le dialogue n’est toutefois pas rompu avec le gouvernement. Malgré ce rejet, « le FLNKS rencontrera Manuel Valls » lors de sa visite, a en effet assuré Sylvain Pabouty (Dynamik unitaire sud). « Nous en profiterons pour lui dire que nous voulons que les élections provinciales se tiennent en novembre prochain … pour connaître la réelle légitimité des uns et des autres », a-t-il ajouté. L’accord de Bougival prévoit toutefois de repousser une nouvelle fois ces élections à mi-2026.
À découvrir
20 Minutes – Nouvelle-Calédonie : Un accord « historique » signé entre indépendantistes et non indépendantistes
Ouest-France – Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls annonce s’y rendre pour sauver l’accord de Bougival