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Deux pompiers sont morts lundi 18 août alors qu’ils intervenaient sur les incendies qui ravagent la péninsule ibérique, des feux attisés par une canicule persistante ; le bilan s’élève désormais à six pompiers tués en Espagne et au Portugal depuis le début de l’épisode.
Bilan des incendies péninsule ibérique : six pompiers morts et circonstances
Les deux décès annoncés lundi portent à six le nombre de pompiers morts en mission depuis le début de la vague d’incendies qui frappe l’Espagne et le Portugal. Le premier décès communiqué concerne un pompier portugais, mort «en service», à la suite d’un «accident de la route» qui a également fait «deux blessés graves», selon un communiqué de la présidence de la République portugaise cité par l’agence AFP.
Le gouvernement portugais précise que cet accident est intervenu alors que le convoi était engagé dans les opérations de lutte contre les flammes. Il s’agit du deuxième décès lié aux feux au Portugal après la mort vendredi à Guarda d’un ancien maire mobilisé pour combattre les incendies.
Le second pompier décédé lundi se trouvait dans le nord‑ouest de l’Espagne. Le gouvernement de la région de Castille‑et‑León a indiqué qu’il s’agissait d’un accident : le véhicule transportant de l’eau s’est renversé après avoir emprunté un chemin forestier très incliné. Le message publié sur le réseau social X précise que la région «déplore le décès» du pompier et relate que le véhicule «s’est approché du talus et a basculé, tombant sur une pente de fort dénivelé».
Ces deux nouveaux décès s’ajoutent aux victimes précédemment recensées : quatre morts en Espagne (dont deux jeunes volontaires en Castille‑et‑León et un employé roumain d’un haras au nord de Madrid) et deux au Portugal, ce qui explique le total de six pompiers tués depuis le début de l’épisode.
Situation opérationnelle et données chiffrées
En Espagne, Virginia Barcones, directrice générale de la Protection civile et des Urgences, a résumé lundi matin à la télévision publique TVE : «Nous avons actuellement 23 incendies actifs de niveau 2» sur 4, ce qui désigne des feux représentant une menace grave et directe pour la population. L’Agence météorologique espagnole (Aemet) a indiqué que la vague de chaleur, principal carburant des feux, touche à sa fin après plus de deux semaines de températures extrêmes.
Au Portugal, quelque 2 000 pompiers étaient toujours à pied d’œuvre lundi pour combattre plusieurs foyers dans le nord et le centre du pays. Le brasier d’Arganil (centre) mobilisait à lui seul la moitié des effectifs.
Les dégâts sont considérables : près de 185 000 hectares sont partis en fumée au Portugal depuis le début de l’année, une surface déjà supérieure à celle brûlée en 2024 (environ 136 000 hectares), selon des données provisoires de l’Institut des forêts (ICNF). En Espagne, plus de 343 000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année, d’après le Système européen d’information sur les incendies de forêt (Effis) — un chiffre en hausse constante, alors que 2022 reste à ce jour l’année la plus dévastée avec 306 000 hectares calcinés.
Moyens déployés et coopération européenne cette semaine
Face à l’ampleur des sinistres, les deux pays ont activé des renforts aériens et internationaux. Le Portugal a déclenché le Mécanisme de Protection civile de l’Union européenne et attend notamment deux avions suédois de lutte contre les incendies ; les Canadair envoyés la semaine précédente par le Maroc resteront mobilisés jusqu’à mercredi, a précisé la ministre de l’Intérieur Maria Lucia Amaral. En Espagne, des moyens aériens venus de France, d’Italie, de Slovaquie et des Pays‑Bas sont engagés en renfort.
Les régions les plus touchées en Espagne sont la Galice, la Castille‑et‑León et l’Extrémadure ; les incendies se sont intensifiés depuis le 10 août et ont provoqué l’évacuation de milliers de personnes ainsi que la destruction de dizaines de milliers d’hectares. Interrogée sur la situation, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a déclaré sur TVE : «C’est une situation très difficile, très compliquée», évoquant la «virulence» et l’«ampleur» des incendies, ainsi que la fumée, visible depuis l’espace, qui complique «les interventions par voie aérienne».
Devant l’ampleur des destructions, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé dimanche «un pacte national face à l’urgence climatique».
Mise à jour : le 18 août à 12 h 20, ajout de contexte ; à 13 h 40, actualisation du nombre d’hectares qui ont brûlé en Espagne depuis le début de l’année.