Au Mali, Mariam Cissé, une jeune tiktokeuse de Tonka qui comptait plus de 90 000 abonnés, a été exécutée en public par des djihadistes présumés. Sa disparition et sa mort ont provoqué un vif émoi dans un pays confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire et à une crise économique. Selon l’AFP et d’autres dépêches, son entourage affirme qu’elle était accusée d’informer l’armée malienne de mouvements ennemis. Des sources sécuritaires parlent d’un acte de barbarie et d’une exécution sur la place publique de Tonka.

Mali : exécution en public d’une tiktokeuse accusée d’informer l’armée
Selon l’AFP et d’autres dépêches, les témoignages familiaux et les sources sécuritaires appuient le récit d’un enlèvement jeudi puis d’une exécution le lendemain sur la place de Tonka. « Ma sœur a été arrêtée jeudi par les jihadistes » qui l’accusaient « d’informer l’armée malienne de (leurs) mouvements », a raconté son frère. « Le lendemain, ils l’ont amenée à Tonka à moto sur la place de l’indépendance (et) ils l’ont fusillée. J’étais dans le public », a poursuivi l’interlocuteur de l’AFP. « Mariam Cissé a été assassinée sur une place publique de Tonka vendredi par les jihadistes qui l’accusaient de les avoir filmés pour le compte de l’armée malienne », a également affirmé une source sécuritaire sous couvert d’anonymat, dénonçant « une barbarie ».
Le Mali est confronté à une crise sécuritaire profonde depuis 2012, nourrie notamment par les violences de groupes djihadistes affiliés à Al‑Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique. Les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ont imposé ces dernières semaines jusqu’à Bamako un blocus sur les importations de carburant, paralysant l’économie de ce pays sahélien enclavé. Le JNIM resserre également l’étau sur le régime militaire, de plus en plus fragilisé.
Un élu local a confirmé à l’AFP son exécution qu’il a qualifiée « d’acte ignoble ».
Contexte : crise sécuritaire et économique au Mali
Depuis 2012, le Mali est frappé par une crise sécuritaire nourrie par les violences de groupes jihadistes affiliés à Al‑Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que par des groupes criminels communautaires, expliquent les dépêches d’agence. Cette situation s’ajoute à une grave crise économique qui affecte les habitants et les infrastructures du pays.
Ces dernières semaines, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ont imposé un blocus sur les importations de carburant jusqu’à Bamako, paralysant l’économie et resserrant l’étau sur le régime militaire, de plus en plus fragilisé, selon les dépêches. La situation s’est intensifiée dans un contexte où la France et d’autres partenaires appellent parfois les ressortissants à quitter le Mali.
Les dépêches signalent que la date exacte de l’exécution varie selon les sources, mais le récit reste celui d’un acte condamné par les autorités locales et par des témoins cités par l’AFP.