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Le budget de la Sécurité sociale, connu sous le nom de PLFSS, est au cœur des débats à l’Assemblée nationale ce mardi. Le texte doit être adopté sans recourir à l’article 49.3 et ajuste l’ONDAM, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie. Les calculs restent serrés et les soutiens fragiles, alors que les groupes d’opposition s’organisent autour de votes divergents. Le gouvernement espère convaincre quelques voix pour éviter une crise politique et préserver la feuille de route budgétaire.
À l’Assemblée, vote du PLFSS et enjeux pour Lecornu
Le vote du PLFSS est attendu en soirée; le texte est discuté après des concessions sur l’ONDAM et l’enveloppe de santé, selon les baromètres internes des groupes et les simulations des ministères. Les chiffres restent serrés et les soutiens se jouent à quelques voix près.
Horizons a annoncé qu’il ne voterait pas le PLFSS et les Républicains devraient être partagés, ce qui affaiblit le socle des soutiens gouvernementaux, composé d’Ensemble Pour la République et du Modem.
«Ce texte ne nous satisfait pas et nous ne pouvons pas le voter», a déclaré lundi Edouard Philippe sur LCI, précisant qu’il proposerait aux députés Horizons de s’abstenir.
Le gouvernement compte néanmoins sur quelques voix au sein du groupe Liot et chez les non-inscrits pour équilibrer les positions de la majorité et éviter une crise politique majeure.
Réactions des groupes et équilibres de majorité
Du côté du socle commun, Ensemble pour la République et le Modem indiquent qu’ils soutiendront le PLFSS, tandis que le Rassemblement national et la France insoumise se disent fermement opposés. Les positions des écologistes restent indécises en ce début de journée et alimentent le suspense.
«Je ne suis pas là à vous dire que ce budget est parfait, précisément parce qu’il est le fruit d’une forme de compromis. Maintenant, mon seul objectif, c’est comment est-ce qu’on débloque cette situation ?», a déclaré Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République.
Édouard Philippe a aussi laissé planer une ambiguïté sur Horizons, recommandant à ses 34 députés de s’abstenir sur le PLFSS afin de ne pas fragiliser le gouvernement, selon plusieurs sources. Cependant, certains hauts responsables du parti indiquent des positions divergentes à l’intérieur du groupe.
Le RN et LFI annoncent leur opposition résolue, et les 9 députés non-inscrits pourraient peser dans les dernières délibérations. Le groupe Liot, composé d’indépendants, est perçu comme pouvant influencer le résultat grâce à une éventuelle majorité autour de 18 voix selon certaines évaluations.
Conséquences possibles et suites institutionnelles
Le vote, attendu ce soir, est décrit comme le plus serré de ces dernières années, et l’issue dépendra des voix des 577 députés et des équilibres de la majorité. Si le texte est adopté, Sébastien Lecornu serait «sauvé pour quelques jours», jusqu’au prochain vote sur le budget de l’État.
À l’inverse, un échec pourrait ouvrir la voie à une motion de censure ou à des pressions pour de nouvelles péripéties budgétaires, en ligne avec les avertissements des autorités gouvernementales et des oppositions. Le paysage demeure incertain et les répercussions pourraient toucher le processus budgétaire pour le reste du quinquennat.
La Sécurité sociale représente plus de 40 % du budget de l’État, et le rejet du PLFSS est donc susceptible d’avoir des effets marquants sur le déficit et l’objectif de réduction du déficit, qui avait été estimé à l’origine à 17 milliards d’euros avant les modifications des derniers jours.
Les dirigeants et les parlementaires continueront à suivre les échanges et les calculs des états-majors, alors que les voix qui restent à convaincre pourraient faire basculer le sort du budget et, avec lui, une partie du destin politique du gouvernement.