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Le secteur du prêt-à-porter connaît une période d’incertitude alors que la célèbre enseigne Naf Naf, emblème des années 1990, a été placée en redressement judiciaire vendredi 30 juin. Avec près de 600 emplois en France, l’entreprise traverse une crise financière profonde, mettant en péril son avenir et celui de ses salariés.
Une situation financière critique mais des perspectives de redressement
Selon la décision du tribunal de commerce de Bobigny, Naf Naf est confrontée à d’importantes difficultés de trésorerie qu’elle ne parvient pas à surmonter. Son passif s’élève à 44 millions d’euros, alors que son chiffre d’affaires pour 2024 atteint 47 millions d’euros. La société ne peut actuellement faire face à son passif exigible avec ses actifs disponibles.
Malgré cette situation critique, le tribunal a estimé qu’il existe des perspectives de redressement. En effet, le débiteur a présenté un plan et un prévisionnel d’activité crédibles, laissant entrevoir une possibilité de relancer l’entreprise. Naf Naf bénéficie désormais d’une période d’observation de six mois, jusqu’au 23 juillet, durant laquelle sa situation sera réexaminée.
L’intervention d’un repreneur turc et les enjeux pour l’avenir
En juin 2024, l’entreprise turque Migiboy Tekstil s’était engagée à préserver 90 % des emplois et à maintenir une centaine de boutiques en propre en France. Elle avait proposé plus de 1,5 million d’euros pour reprendre la marque, assurant ainsi la sauvegarde de 521 emplois sur 586. La société avait également repris ses filiales en Espagne, en Italie et en Belgique.
« Si ce jugement écarte pour l’instant la liquidation immédiate de l’entreprise, il ouvre une grande période d’incertitude », a commenté la CFDT dans un communiqué. « La direction et l’actionnaire devront prouver que Naf Naf peut continuer à fonctionner au moins temporairement, ce qui suppose d’approvisionner les magasins et de trouver une nouvelle organisation logistique, le tout avec des marges de manœuvre financières très contraintes. »
Cette décision, si elle évite la liquidation immédiate, accentue cependant l’incertitude pour l’avenir de la marque. La priorité sera pour les dirigeants de convaincre le tribunal de la viabilité de leur plan de redressement lors de la prochaine audience en juillet.
Une histoire de défis répétés
Il s’agit de la troisième procédure similaire en cinq ans pour Naf Naf, illustrant les difficultés persistantes du secteur du prêt-à-porter face à la concurrence et aux évolutions du marché. La société, qui emploie environ 600 collaborateurs en France, tente aujourd’hui de rebondir tout en assurant la pérennité de ses magasins et de ses emplois.
Que ce soit par le maintien de ses boutiques ou la restructuration de ses filiales internationales, Naf Naf doit désormais relever un défi majeur pour assurer sa survie à moyen terme, sous la surveillance attentive des acteurs économiques et syndicaux.