Villeurbanne : un homme sous curatelle brûle un Coran dans une mosquée

Un acte d’une gravité extrême a été commis dans la ville de Villeurbanne, près de Lyon, où un individu a pénétré dans la mosquée Errahma dans la nuit de dimanche à lundi pour y brûler un exemplaire du Coran. Selon le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), cet acte islamophobe s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences à l’encontre de la communauté musulmane locale, avec une augmentation de 72 % des actes antimusulmans au premier trimestre 2025 par rapport à l’année précédente.

Interpellation rapide du suspect

Le suspect, un homme né en 1998, a été rapidement identifié et arrêté peu avant 21h00 le mardi 3 juin. Il a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête menée par la police lyonnaise. Selon une source proche de l’enquête, il était sous curatelle au moment des faits, une mesure de protection juridique réservée aux majeurs dont les facultés mentales ou physiques sont altérées. Le suspect, décrit comme psychologiquement fragile, a déjà effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Connu pour des faits de droit commun tels que dégradations et vols, il était contrôlé à plusieurs reprises à Villeurbanne.

Les détails de l’incident

Les faits se sont déroulés aux alentours de 04h00 lors de la première prière du matin. Selon le témoignage d’un fidèle, un individu à visage découvert est entré dans la mosquée, a échangé brièvement avec un autre fidèle lui demandant d’enlever ses chaussures, puis s’est emparé d’un Coran mis à disposition des fidèles pour l’incendier dans la rue, avant de prendre la fuite. La mosquée a été alertée après que le trésorier ait porté plainte mardi. Le responsable de la mosquée, Nabil Bousslama, a indiqué que le fidèle qui a vu l’incendie a éteint les flammes sans immédiatement réaliser la gravité, mais que la vidéo surveillance a permis l’identification de l’acte. Il a dénoncé un climat de haine croissante, citant notamment l’attentat raciste dans le Var le 31 mai, et a appelé à des mesures vigoureuses pour garantir la sécurité des fidèles.

Réactions et contexte antimusulman

Ce geste a suscité une vive condamnation de la part des responsables de la communauté musulmane, des élus locaux et du gouvernement. La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a assuré que l’État soutenait la communauté face à ces actes de haine. La mosquée Errahma a dénoncé une série d’agressions haineuses, évoquant une montée d’un climat raciste, antisémite et islamophobe dans la région. Le Conseil des mosquées du Rhône a demandé que toute la lumière soit faite sur cet acte, qualifié de “profitation odieuse” et de violation grave aux principes de la république.

Les autorités françaises, dont le Parquet national antiterroriste en lien avec l’enquête, soulignent la nature raciste et préméditée de ces actes, en soulignant la multiplication des violences à l’encontre des musulmans dans le pays. La récente augmentation de 72 % des actes antimusulmans en seulement trois mois, avec 79 cas recensés, attise les inquiétudes quant à l’extension de cette tendance qui alarme de plus en plus la société civile.