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Depuis deux jours, une vidéo montrant le mariage d’une jeune femme égyptienne avec un homme atteint du syndrome de Down a captivé l’attention sur les réseaux sociaux en Égypte. Le clip, partagé le mardi 10 juin 2025, montre la mariée en pleurs lors de la cérémonie dans la province de Charqiya, au nord du Caire, suscitant un débat intense entre partisans et détracteurs de cette union.
La vidéo émouvante met en scène Magda, une vingtenaire, aux côtés de son époux Mohamed, porteur du syndrome de Down, célébrant leur mariage devant une foule locale.
Magda : « Je l’ai épousé par amour »
Magda a déclaré au quotidien local « Al-Masry Al-Youm » qu’elle avait épousé Mohamed après huit mois de fiançailles, qualifiant leur engagement de « période heureuse ». Elle a insisté sur le fait qu’elle s’est mariée volontairement, sans aucune pression extérieure, et a confié : « Si je ne l’avais pas épousé, j’aurais mis fin à ma vie ».
Elle a réfuté l’idée que ses larmes durant le mariage signifiaient un refus de l’union. Selon elle, ses pleurs étaient causés par un retard dans la coiffure et l’absence de la procession traditionnelle. Magda décrit Mohamed comme un homme « gentil, attentionné, qui lui offre régulièrement des cadeaux » et affirme qu’il n’a « aucun défaut ».
Le père de Mohamed : « C’est le plus doux de mes enfants »
De son côté, Abdel Aty, le père du marié, a confié au journal « Youm7 » que Mohamed est « le plus tendre et le plus gentil » de ses enfants. Il travaille dans un atelier de réparation de véhicules « Tuk-Tuk » dans la ville de Salahiya Al-Jadida et subvient seul à ses besoins.
Le père a précisé que son fils a rencontré Magda sur son lieu de travail, que leur relation est devenue une liaison amoureuse puis une fiançailles officielle d’environ huit mois, aboutissant finalement au mariage.
Avant la cérémonie, Mohamed a passé un examen médical confirmant la stabilité de son état. Abdel Aty a averti qu’il ne pardonnerait pas à ceux qui ont perturbé la joie de son fils en diffusant une vidéo ne montrant pas toute la vérité.
Enquête judiciaire : mariage d’une mineure et union coutumière
En parallèle, le parquet général égyptien a ouvert mercredi une enquête officielle à la suite d’une plainte déposée par le Conseil national pour l’enfance et la maternité. Selon cette plainte, la mariée serait mineure, n’ayant pas atteint l’âge légal du mariage fixé à 18 ans.
L’enquête a révélé que le mariage était une cérémonie coutumière, une pratique employée parfois par certaines familles pour officialiser l’union ultérieurement, lorsque l’une des parties atteindra l’âge légal. Ce contexte ajoute une dimension légale et judiciaire complexe à cette affaire qui divise.
Position de la Dar Al-Ifta sur le mariage avec une personne atteinte de trisomie
La Dar Al-Ifta d’Égypte a publié un communiqué expliquant la légitimité religieuse du mariage avec une personne atteinte du syndrome de Down. Elle a précisé que ce mariage est permis à condition que tous les éléments du contrat soient respectés et que l’union soit dans l’intérêt du concerné.
Selon l’institution religieuse, le handicap mental n’empêche pas le mariage à condition qu’un tuteur prenne les décisions dans le meilleur intérêt de la personne. Concernant les éventuels risques liés à la procréation, elle a indiqué que cette question doit être laissée à l’appréciation des spécialistes médicaux, et que le mariage ne doit pas être rejeté sur la base d’hypothèses médicales.
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la complexité des interactions sociales autour du mariage des personnes en situation de handicap, particulièrement lorsqu’il s’agit de respecter la législation sur l’âge légal, les considérations médicales et sociales, ainsi que le droit individuel au choix.