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Au lendemain d’une nouvelle montée des tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a souligné l’importance capitale du dialogue pour apaiser la situation. Lors de son intervention sur France Inter le 16 avril, il a fermement déclaré : « Il faut toujours donner sa chance au dialogue, ceux qui vous disent le contraire sont des irresponsables. »
Des relations bilatérales sous tension
Après une courte accalmie de quinze jours, la crise diplomatique entre la France et l’Algérie s’est ravivée avec l’expulsion mutuelle, dans un délai de 48 heures, de douze agents consulaires de part et d’autre. En réponse à cette escalade, le président Emmanuel Macron a pris la décision de rappeler l’ambassadeur français à Alger pour consultations.
Une réaction jugée « totalement disproportionnée » par Jean-Noël Barrot
Jean-Noël Barrot regrette profondément cette nouvelle détérioration des relations, qu’il attribue à une réaction excessive des autorités algériennes. Il explique : « Il fallait donner sa chance au dialogue, nous avions obtenu des engagements. Cependant, vendredi dernier, la justice française, indépendante, a décidé d’arrêter trois Algériens soupçonnés de faits graves sur le territoire national. Ils ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Pourtant, les autorités algériennes ont choisi de renvoyer 12 agents français. »
Le ministre dénonce ainsi une « réaction totalement disproportionnée » et « une décision très brutale, qui dégrade la possibilité d’avoir un dialogue de qualité ». Il ajoute avec conviction : « Je dis simplement que, si nous voulons des résultats pour les Françaises et les Français, il nous faudra un jour ou l’autre revenir à un dialogue franc, lucide et exigeant. »
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères sur France Inter
Appel au respect des accords bilatéraux
Face à cette crise diplomatique entre la France et l’Algérie, Jean-Noël Barrot exhorte Alger à respecter ses engagements, notamment en matière de visas et d’obligations de quitter le territoire (OQTF). Interrogé sur d’éventuelles nouvelles mesures en cas de non-respect de ces accords, le ministre reste prudent : « Je ne vais pas préempter le futur de nos discussions avec l’Algérie. »
Uniformité de la ligne gouvernementale française
Les autorités algériennes ont pointé du doigt le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, comme responsable du regain de tension. Jean-Noël Barrot répond avec fermeté : « Bruno Retailleau n’a rien à voir avec une décision judiciaire parce qu’en France la justice est indépendante. » Il insiste également sur le fait qu’« il n’y a qu’une seule ligne au gouvernement ».
Retour des agents expulsés et avenir diplomatique
Concernant les agents français expulsés d’Algérie, le ministre indique qu’ils « sont en principe de retour à Paris à l’heure où nous parlons ». Quant à l’ambassadeur français à Alger, il devrait revenir à Paris dans les 48 heures à venir. Jean-Noël Barrot explique : « L’idée, c’est qu’on puisse dialoguer avec lui, faire un état des lieux de la situation et qu’il puisse ensuite retrouver son poste, parce qu’il représente les intérêts de nos compatriotes établis en Algérie. C’est important qu’il soit là-bas car certains sont dans des situations difficiles. »
Il évoque notamment le cas de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis mi-novembre, soulignant que les tensions ne doivent pas pénaliser les Franco-Algériens.