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L’Afrique du Sud se rapproche de l’Europe face aux tensions avec les États-Unis
Avec l’escalade des tensions géopolitiques, les relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis ont considérablement diminué, surtout après que l’administration du président Donald Trump a imposé des politiques punitives envers Pretoria.
En revanche, l’Union européenne semble avoir saisi cette occasion pour renforcer ses liens avec l’Afrique du Sud, soulignant le rôle croissant de l’Europe sur le continent africain face à un recul de l’influence américaine.
Renforcement de l’alliance européenne
Cette initiative européenne a suivi une série de tensions entre Pretoria et Washington, où les États-Unis ont décidé de suspendre certains de leurs programmes économiques avec l’Afrique du Sud. Des critiques ouvertes de conseillers de Trump, y compris Elon Musk, ont affirmé que le gouvernement sud-africain menait une « génocide » contre les agriculteurs blancs, intensifiant ainsi les tensions.
Ces déclarations ont aggravé la situation, notamment avec les politiques protectionnistes de Trump qui ont instauré des tarifs douaniers réciproques, provoquant l’irritation de l’Union européenne et l’incitant à rechercher de nouveaux partenaires économiques, dont l’Afrique du Sud.
Dans ce contexte, les pays européens ont intensifié leurs efforts pour renforcer la coopération avec Pretoria, avec plusieurs réunions diplomatiques intensives au cours des dernières semaines. La plus récente a eu lieu le 19 février, où des diplomates européens ont rencontré des responsables sud-africains pour discuter des moyens d’élargir la coopération économique et politique.
Les deux parties ont souligné l’importance de renforcer la collaboration dans les domaines du commerce, de l’investissement et de l’énergie durable.
Investissements européens
Ces efforts devraient culminer lors d’un sommet bilatéral prévu pour le 13 mars, où Bruxelles prévoit d’annoncer de nouveaux investissements dans le secteur de l’énergie propre en Afrique du Sud, dans le cadre des initiatives de l’Union européenne pour renforcer les partenariats verts à travers le monde.
Les négociations incluent des investissements dans l’énergie renouvelable ainsi que des projets d’extraction de minéraux rares, dont l’Afrique du Sud est l’un des plus grands producteurs au monde.
Ce nouvel intérêt européen est motivé par la nécessité de réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine, surtout face à l’importance croissante de ces ressources dans la transition mondiale vers une technologie plus propre.
Parallèlement, l’Union européenne fait face à des défis pour sécuriser l’approvisionnement en minéraux essentiels, cherchant des alternatives à la domination chinoise sur ce marché.
Union européenne et Trump
D’autre part, des responsables européens ont exprimé une inquiétude croissante concernant les décisions commerciales protectionnistes de l’administration Trump, en particulier les tarifs douaniers qui pourraient nuire aux échanges avec l’Amérique.
En 2024, le volume total du commerce entre les États-Unis et l’Union européenne a atteint 975,9 milliards de dollars, avec un déficit commercial américain de 235,6 milliards de dollars en faveur de l’Union européenne. Ces mesures ont poussé Bruxelles à réévaluer ses stratégies commerciales, expliquant ainsi une partie de son tournant vers le renforcement des relations avec l’Afrique du Sud et d’autres partenaires en Afrique et en Asie.
Groupe des Vingt et orientations de Pretoria
Sur le plan diplomatique, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a ouvert la réunion des ministres des Affaires étrangères du Groupe des Vingt à Johannesburg en appelant à « la coopération et au multilatéralisme » face aux défis géopolitiques croissants.
Ramaphosa a souligné l’importance de soutenir les institutions internationales telles que l’ONU et l’OMC, en insistant sur la nécessité de renforcer des partenariats économiques équitables.
Alors que les changements sur la scène internationale se poursuivent, l’Afrique du Sud se dirige vers un partenariat stratégique plus profond avec l’Union européenne, redéfinissant potentiellement la carte des alliances mondiales.
Cette transformation reflète un éloignement de plusieurs pays vis-à-vis des politiques unilatérales de l’administration Trump, en faveur de partenariats plus pluralistes et équilibrés, y compris avec des puissances émergentes en Afrique et en Asie.